[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
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Cher Futur Moi,
J'ai parfois l'impression d'être le garçon le plus malchanceux de l'univers... D'accord, j'abuse un peu.
Aujourd'hui, j'ai perdu connaissance à l'école. Je marchais dans les couloirs et j'ai soudainement eu l'impression que le sol bougeait sous mes pieds. Je n'étais plus en mesure de supporter les éclats de rire, les bavardages, les bousculades. C'était infernal. J'avais terriblement chaud et mes oreilles sifflaient. Alors j'ai fui au lieu d'aller en cours. J'avançais au beau milieu de ces couloirs en espérant y découvrir un petit havre de paix. Je me suis réfugié près des casiers et j'ai senti mon corps lâcher mon esprit et mon âme. Mes yeux se sont fermés, et puis, plus rien.
C'était étrange comme sensation.
̴C̴'̴é̴t̴a̴i̴t̴ ̴a̴g̴r̴é̴a̴b̴l̴e̴.̴ ̴
Je flottais. Je flottais dans une bulle irréelle et pourtant si agréable quand soudain, une voix m'a fait tomber au beau milieu de la réalité. Elle était si douce cette voix, mais l'impact qu'elle a eu sur moi était violent. Douloureux.
Lorsque j'ai ouvert les yeux, des larmes coulaient le long de mes joues, mais surtout, de grosses pupilles noires étaient fixées sur moi. Alors, je l'ai reconnu. J'ai reconnu la fille dont le sac est décoré par un joli pom-pom rose. La fille du Conservatoire qui avait pensé à me rendre mon manuel de maths.
Mon cœur s'est mis à battre vite. Très vite. J'ai donc cru que j'étais sur le point de m'évanouir, une seconde fois.
« Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie, Riki ? »
Sa voix était agréable à entendre. Rassurante.
C'était ce bout de coton que l'on applique sur la peau d'un enfant après une piqûre douloureuse.
J'ai dégluti. Ma gorge était si sèche. J'ai secoué la tête. Je ne voulais pas aller à l'infirmerie. Je n'étais pas malade. Alors, la fille au pom-pom rose s'est assise en tailleur en face de moi.
« T'es sûr que tu ne veux pas aller à l'infirmerie, Riki ? »
« Je ne suis pas malade. »
Mais cette phrase sonnait si fausse. Elle avait le goût amer du mensonge. Elle était si écœurante que ma langue avait eu du mal à la prononcer. C'était cet aliment indigeste que l'on se forçait à avaler, en se disant qu'au bout d'un moment ça finirait bien par être bon.
