[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
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Pivoines et madeleines
- AYESHA-
Lea était l'une des seules amies que j'avais osé inviter à la maison. Durant toute la matinée, j'avais nettoyé ma chambre quand bien même celle-ci était "déjà propre" à en croire les dires d'Hakim. Par ailleurs, ce dernier trouvait que j'en faisais trop et il jugeait bon de me rappeler toutes les cinq minutes que je n'allais pas accueillir le prince William. Mais je voulais que tout soit parfait. Ainsi, telle fut la raison pour laquelle j'avais pris le temps de nettoyer chaque recoin de la pièce, y compris les moins visibles. En dépit de ma fatigue, j'avais pris la folle initiative de déplacer mon lit afin de passer un bon coup de balai et d'envoyer à la poubelle toutes ces poussières qui avaient échappé à mon œil d'expert. Ma bibliothèque eut également droit à une réorganisation. Je voulais trier mes bouquins par couleur et plus par nom d'auteur.
J'entendis trois coup retentir contre la porte et la tête d'Hakim fit son apparition.
— J'espère que t'as prévu un bon goûter, dit-il.
— Oui, tout est dans le placard. Oh non, ne me dis pas que...
— Ouh t'inquiète, t'inquiète, j'ai rien pris ! Moi je suis en diet. En tout cas, ta chambre c'est du grand luxe !
— Tu trouves ? dis-je en plaçant mes poings sur mes hanches. Parce que j'ai bien envie de changer de bibliothèque, celle que j'ai est trop petite et ne contient pas tous mes livres... Puis j'ai aussi envie de changer de calendrier mural.
— Mais celui que t'as est en bon état, me fit remarquer mon grand-frère.
— Mais c'est celui de l'entreprise dans laquelle travaille maman.
— Fais ce que tu veux, c'est ton lieu de vie. D'ailleurs je serai bientôt payé, tu veux de l'argent ou un cadeau ?
Depuis qu'il travaillait, Hakim donnait de l'argent à mes parents et moi. Il disait que c'était pour lui une façon de me faire plaisir mais aussi de m'aider à me responsabiliser. Il jugeait que c'était très important de savoir gérer ses ressources.
— Tu sais, t'es pas obligé...
— Tu vas pas recommencer avec ton discours ! Avant c'était Imane qui t'achetait des livres, mais maintenant qu'elle a un gosse c'est à moi de m'occuper de toi. Papa et maman sont beaucoup trop fatigués, toi-même tu vois qu'ils deviennent de plus en plus vieux. Puis t'inquiète, ça me fait plaisir.
