[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
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Il faut sauver le soldat Riki
- AYESHA -
10 heures plus tôt...
— Bon, à quoi ressemble notre homme, capitaine ?
Beomgyu arrangea son bonnet noir et attendit une réponse de ma part. Ses doigts glissèrent sur sa frange brune, striée de quelques mèches blanches. Il prêtait une attention particulière à ses cheveux, même si ceux-ci ne présentaient aucun défaut. Par ailleurs, pendant que nous étions dans le bus, un groupe de jeunes inconnus n'avaient pas manqué de l'interpeller pour lui faire remarquer qu'ils aimaient beaucoup sa coiffure. Beomgyu les avait remerciés avec une aisance et une élégance que j'étais presque tentée de lui envier.
À côté de lui, Kai ne s'était pas fait prier pour lever les yeux au ciel.
— Il s'appelle Riki, répondis-je. Il est grand. Très grand. C'est un brun aux traits fins. Il a un peu l'air frêle et timide. Bref, je suis désolée cette description ne vous aide pas beaucoup, mais c'est moi qui vais l'interpeller de toute façon.
— En tout cas, Taehyun nous attend avec impatience ! fit remarquer Kai en me montrant l'écran de son smartphone.
Sur celui-ci venait d'apparaître un cliché pris par Taehyun. Ce dernier avait photographié une table emplie de bonbons, de chips, de gâteaux et de gobelets. Si j'en croyais la légende qui accompagnait la photo, des pâtisseries et des boissons reposaient dans le frigo. Une grimace tordit aussitôt mes lèvres.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit Kai. Il est allergique à quelque chose ?
— Non, non, répondis-je. En fait, Riki ne mange pas beaucoup. Quand on lui fait la remarque il aime bien dire qu'il a perdu l'appétit. Du coup, j'ai peur qu'il soit effrayé par un goûter aussi impressionnant.
— Est-ce que t'essaies de nous faire comprendre que ce gosse est anorexique ? balança Beomgyu.
Après avoir posé une telle question, il déverrouilla son smartphone et filma rapidement les alentours. Je devinai sans la moindre peine qu'il allait poster ça sur ses réseaux sociaux afin de faire comprendre à ses abonnés qu'il passait son samedi après-midi dehors.
Nous étions assis sur les marches d'un escalier menant directement à l'entrée du conservatoire où Riki avait parfois cours le samedi matin. La mère du garçon m'avait expliqué que la GLOW Entertainment, l'agence à laquelle appartenait son fils, finançait tous les cours de musique et de chant que recevait le jeune apprenti. Je n'avais pas dit aux deux garçons qui m'accompagnaient que Riki était stagiaire au sein d'une prestigieuse agence de K-pop. Je m'étais contentée de leur faire savoir que je donnais des cours particuliers à un adolescent victime d'une grosse baisse de moral. Un adolescent gentil et attachant, mais qui avait d'ores et déjà oublié comment sourire. Un adolescent qui les visualisait comme des modèles et des sources de réconfort. Naturellement, ce fut sans la moindre hésitation que Kai et ses deux amis avaient accepté de m'aider. Ils voulaient offrir à Riki un après-midi empli de joie, qui saurait rallumer les lumières de son petit monde.
