[ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄 ]
À seulement dix-sept ans, Ayesha Tahir, fille d'un couple immigré, s'apprête à intégrer l'une des universités les plus prestigieuses du pays.
Choi Soobin est un garçon issu d'une famille aisée et son avenir semble d'ores et déjà...
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L'habit ne fait pas le moine.
-AYESHA-
« Sam, c'est la loose. Se sentir mal le jour où je vais enfin revoir mon Soobin... Une terrible envie de pleurer me chatouille. »
Je laissai tomber mon stylo. Zut, de l'encre noire venait de tâcher ma robe. Heureusement pour moi, mon vêtement possédait une couleur sombre.
Assise sur un banc avec les yeux rivés vers une herbe verdoyante, je me laissais ronger par mes pensées. Plus rien n'allait. Ce matin, quelques minutes avant un cours de physique, je ne me sentais pas très bien. J'avais l'impression qu'une boule étrange venait de se réfugier dans un coin de mon estomac. Je n'avais pas réussi à faire mon exercice de mécanique, celui sur lequel nous allions travailler, et c'était ça qui parvenait à me mettre dans un tel état. Je n'aimais pas laisser les choses inachevées. Alors sans crier gare, ma respiration avait commencé à adopter un rythme anormal. Mes oreilles s'étaient mises à siffler tandis que je sentais mon cœur palpiter. Thais me parlait, mais ses propos me semblaient si lointains et très vite, je ne fus même plus en mesure de distinguer un seul de ses mots. J'avais fini par filer aux toilettes pour régurgiter tout ce que j'avais avalé.
Thais m'avait attendue, quand bien même son cours avait d'ores et déjà commencé. Sur son visage dansait une expression qui trahissait toute la peine qu'elle ressentait pour moi. Elle m'avait conseillé de cesser de m'investir autant dans mes études avant de me rappeler que la véritable réussite ne se résumait pas à l'obtention d'un diplôme. Je savais bien qu'elle avait raison, mais j'avais envie de lui dire qu'il était difficile pour moi d'adopter une telle façon de penser.
« Rentre chez toi, Ayesha. Tu tiens plus, là. »
Mais je ne pouvais pas abandonner Soobin. Je ne pouvais pas lui faire un plan foireux alors que nous avions attendu ses semblants de retrouvailles avec une impatience disproportionnée. Alors, j'avais décidé d'endurer.
Parce que j'étais seule, je m'offris le luxe de soupirer avec force. De laisser échapper ce soupir que l'on n'osait pas exprimer en face d'autrui.
J'allais revoir Soobin, et je m'accrocchais à cette pensée pour ne pas déprimer.
