36. Un très bon début

1.6K 238 166
                                    

* J'ai sué sang et eau pour arriver à terminer ce chapitre, bon sang, je vais m'écrouler dans un coin et mourir maintenant. Du coup il n'aura pas eu ses corrections habituelles, donc son style  & vocabulaire est un peu plus pauvre que normalement, je suis désolée, je passerai plus tard faire des modifs, je voulais pas vous laisser sans chapitre*

**

J'ouvre la porte sur un petit salon comme il y en a tant au temple : peu meublé, peu décoré, aux murs très probablement coulissants, et qui donne sur un jardin.

Rinsheng m'a expliqué qu'en fait ce n'était pas réellement des salons, mais des chambres : dès qu'on reçoit, on installe des couchages au sol. Chaque chambre est généralement individuelle, mais pour accueillir tout un groupe on déverrouille et on ouvre les cloisons afin de ne plus former qu'une seule grande pièce. Quand les chambres ne servent pas, la literie est rangée dans les grands placards mitoyens. Ces petites pièces quasiment vides sont ainsi plus faciles à entretenir.

Avec la fête, il doit y avoir un nombre important de visiteurs hébergés au temple. C'est sans doute pour ça que la chambre où je me retrouve aujourd'hui est plus modeste que d'habitude... et plus ancienne aussi, on dirait.

Pendant quelques instant, je patiente debout, observant le jardin. Et évidemment, c'est quand je décide enfin de m'asseoir qu'un des panneaux sur ma droite se met à coulisser. 

Kianshei ne prend pas la peine de refermer derrière lui. J'ai à peine fini de me mettre debout qu'il s'empresse de venir m'enlacer, me maintenant ensuite fermement contre son long torse comme s'il craignait que je sois emportée par un blizzard imaginaire.

D'un geste nerveux, sans un mot, il passe et repasse ses doigts dans mes cheveux. Si j'en crois Xemtei, il ne sait pas encore pour la rumeur, alors ? Qu'a-t-il bien pu s'imaginer pour s'inquiéter ainsi ?

- Vous... vous pensiez vraiment que j'étais en danger ? je bredouille, perplexe.

Plutôt que de répondre de manière intelligible, il grogne comme s'il se savait en tort mais ne voulait pas le reconnaître.

- Xemtei a dit que je ne risquais rien... Pourquoi des assassins en auraient après moi ? j'insiste.

- Vous auriez simplement pu vous trouver au mauvais endroit au mauvais moment, maugrée-t-il enfin.

Oui. Certes.

- Ah... mais à ce compte-là, personne n'est jamais en sécurité nulle part !

Ma remarque spontanée le fait brièvement et doucement rire, détendant l'atmosphère.

- En effet ! fait-il ensuite en relâchant enfin son étreinte.

Il en profite pour me savourer longuement du regard, si j'en crois ses yeux qui brillent autant que le soleil d'été lorsqu'il se reflète sur la neige. Je n'ose plus du tout le réprimander pour m'avoir offert cette tenue, même si je me doute bien qu'il faudra que j'aborde le sujet de ces dépenses inutiles un jour.

Encore que ! Quand je vois comment il est vêtu lui-même, je me demande s'il comprendra le souci.

Son cafetan ajusté est superbe, tout en velours de soie. D'un rouge sombre aux reflets dorés et safranés, il est savamment brodé au fil d'or. Sur les côtés sont représentés deux grands oiseaux fantastiques, à mi-chemin entre le paon et le phœnix, et dont les plumes dessinent comme un feu d'artifice. Des perles de topazes viennent rehausser le tout.

Sa ceinture en soie est recouverte d'estampes métalliques en or. Son pantalon mordoré est un damas parcouru d'arabesques. Ses bottes d'apparat sont elles aussi décorées, à l'aide de motifs fins en cuir repoussé. Quel contraste avec la tenue austère de Semjinkin !

Le Harfang & Le Loup - T2 - Le Manipulateur d'ÉnergieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant