Chapitre 23

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Je suis postée devant mon téléphone... et je ne sais pas comment réagir. Récapitulons : l'un de mes meilleurs amis m'annonce que l'autre a plongé dans la coke à cause d'une connaissance commune et pour couvrir je ne sais quoi il a délibérément menti à ses parents et aux parents de l'autre ami... j'ai besoin d'aspirine !

Je vais parler à ses parents parce que toi tu perds déjà complètement la tête.

C'est la dernière chose à faire Tanya. À moins que tu ne veuilles te ramasser les injures de juriste de sa mère.

Je ne comprends pas Hakim. Qu'est-ce qu'il se passe concrètement ?

Je t'ai déjà expliqué. Et le mieux c'est que tu ne contactes ni ses parents ni les miens. Et aussi que tu arrêtes de m'écrire ou m'appeler. Les parents se sont mis d'accord : on ne doit plus traîner avec toi.

Parce que quoi ? Tu te rends compte à quel point ce que tu dis est debile? Vous rejetez la faute sur moi pour une chose dont je ne sais rien.

Leur donner la véritable raison serait dire à ses parents qu'ils ne devraient plus lui faire confiance parce qu'elle est faible et manipulable alors que tu connais très bien tous les projets dont elle est l'épicentre.

Mais c'est le cas ! Elle est faible et manipulable.

Peut-être mais la part de vérité c'est que tu as laissé ce Jimmy entrer dans notre cercle, dans notre zone alors que tu as toujours pratiquement recalé tout le monde.

Et c'est pour ça que tu rejette la faute sur moi... Je comprends maintenant. Le truc c'est que tu est trop lâche pour assumer le fait que tu n'as pas su prendre soin d'elle et la protéger comme on le faisait quand j'étais là. Conséquence tu rejette la faute sur quelqu'un qui vit à des milliers de kilomètres.

Manon n'est pas une gamine. Elle n'a pas besoin qu'on la couve!

Ah donc quand il s'agit de moi, c'est ma faute parce que je ne l'ai pas assez protégée du monde extérieur mais quand on parle de tes responsabilités à toi direct elle n'a plus besoin de protection.

Tanya...

Bravo. Je vais arrêter d'essayer de te joindre, et elle aussi... parce que vous étiez d'accord. Et ça se dit être mes amis !

Je sors de la conversation et je les bloque tout les deux. J'ai un instant envie de faire voler mon téléphone dans la pièce mais mon père qui pouvait m'en fournir un de qualité, en un claquement de doigts, eh bah devinez quoi ? On ne se parle plus, fin moi je ne lui parle plus. Ma mère ? C'est pas tout rose non plus. Ma grand-mère, c'est certainement mort parce que je me suis montrée irrespectueuse et tata Jude ne fera rien par soutien à ma grand-mère et à ma mère. Autrement dit, je dépose doucement mon téléphone sur ma table de chevet.

C'est complètement tiré par les cheveux cette histoire. C'est délirant même. Comment ils ont pu faire ça !? Donc je suis le mouton de sacrifice ?

Quand moi je pense à tout ce que j'ai dû encaisser pour les protéger... mais eux à la première épine ils me balancent, inutilement et à tord en plus. Hakim, Manon et moi nous connaissons depuis la maternelle. On a pratiquement grandi les uns chez les autres. Notre sociabilité s'arrêtait à notre petit groupe. Manon a toujours été la sensible, le cœur d'artichaut. Elle peut avoir une grande gueule quelque fois mais elle se laisse facilement atteindre. Moi j'étais l'impulsive. Quand on me cherche je démarre direct, je ne veux rien comprendre. J'ai toujours eu cette attitude agressive avec ceux qui sont extérieurs à notre cercle. Hakim était un peu comme le juste milieu. Il faisait toujours preuve d'un calme sans pareil mais il n'était pas faible non plus. L'affrontement pour lui devait toujours être utilisé en dernier recours.

Et si on jouait...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant