La Vie est Belle

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Après avoir ouvert quelques portes, toujours à la recherche de la salle de cinéma, je découvre qu'Edouard à une bibliothèque, une salle de sport et une salle avec plein d'instruments de musique. Le rêve !

J'écoute du bruit émanant du fond du couloir. Eurêka ! J'ouvre doucement la porte et ce que je vois est grand, énorme ! Mais il a autant de fric que ça ?

Je me rends compte qu'on est pas du même monde... Édouard me sort de mes pensées en sortant d'une cabine plus haut.

Je monte les trois rangées de sièges et, sur la dernière marche, deux fauteuils lits sont installés au centre, séparés par un accoudoir rétractable.

Puis la cabine de projection derrière le dernier rang. Il m'invite à venir m'allonger. Je m'installe et en profite pour détailler la pièce.

Outre l'écran géant en bas de la pièce, des baffes sont installées un peu partout sur les murs. Des personnages grandeur nature ont été placés soigneusement. J'ai pu reconnaître Terminator, un stormtrooper, John Snow mais aussi et de loin mon préféré, Lara Croft.

J'adore ! J'adore ! J'adore !

Je m'installe plus confortablement dans le fauteuil lit, il y a sûrement un nom à ces trucs mais je ne le connais pas.

Édouard a posé des petites tables carrées de chaque côté. Il y a plein de choses à boire et à manger. Il a fait les choses bien, comme toujours.

Je lui demande ce qu'on regarde quand il me fait l'éloge d'un film italien que j'ai adoré, La Vie est Belle de Roberto Benigni. Il va pour m'expliquer la trame principale du film pensant que je ne l'ai jamais vu.

Mais avant qu'il parle, je lui coupe la parole :

- Cest un film triste et magnifique, de l'amour d'un père pour son fils. Le papa est juif et, son fils et lui sont déportés. Il va lui faire croire que c'est un jeu en l'incitant à se cacher des méchants... Ce film m'arrache les trippes à chaque fois que je le regarde...

Il me regarde en souriant et me dit que j'ai de très bons goûts, puis il continue :

- J'aime particulièrement ce film, parce que, quand j'étais plus jeune, je me suis fait la promesse de protéger mes enfants autant qu'il le fait lui, dans le film.

Ma question sort sans m'en rendre compte :

- Pourquoi ne pas avoir été voir votre fille à la maternité ?

Il se tend et je vois tous ses muscles se contracter. Il me répond froidement qu'il a ses raisons et appuie sur la télécommande pour démarrer le film.

J'essaie de me faire toute petite, je n'aurai pas dû lui poser la question... il inspire et expire très fort à plusieurs reprises. Il pense à ce que je lui ai dit et je m'en veux.

Je décide de relever l'accoudoir qui nous sépare et j'enlace mes doigts aux siens. Je trace des petits cercles avec mon pouce doucement afin qu'il s'apaise. Je voudrai le prendre dans mes bras en lui disant qu'il ne sera plus jamais triste, que je serai là chaque jour de notre putain de vie pour le faire sourire, le faire rire, mais surtout l'aimer, d'un amour inconditionnel et infini...

Il semble s'être apaisé quand il me regarde pour me sourire au milieu du film. Il tire sur mon bras et je viens coller ma tête contre son torse. Mon cœur bat la chamade et je ne me trompe pas, le sien aussi, comme s'ils communiquaient entre eux.

Le film se termine et je pleure, comme à chaque fois. Il passe ses bras autour de moi et m'embrasse le front. J'essuie les deux ou trois larmes sur mon visage, je me redresse face à lui et le remercie pour ce moment.

Mes yeux s'accrochent aux siens, j'ai une envie folle de l'embrasser, mais je ne peux pas. Ses yeux à lui font des va et vient entre ma bouche et mes yeux, puis il m'embrasse, pas sauvagement, non, passionnément ! Je réponds à son baiser avec la même intensité.

J'oublie tout, où nous nous trouvons, le fait qu'il ait quelqu'un dans sa vie. J'ai besoin de lui, maintenant. Je mets fin à notre baiser, à bout de souffle et il me regarde profondément :

- Je suis désolée, je sais que vous ne vouliez pas que je vous embrasse, mais je ne contrôle rien quand vous êtes là, je n'aurai pas dû... En plus vous êtes en couple et je ne veux pas interférer dans votre histoire.

- Ne vous excusez pas, je ne vous ai pas repoussé non plus... et Antoine et moi c'est terminé et je ne veux pas en parler !

Il est surpris de ma révélation. Il n'était pas au courant. Il me sourit de toutes ses dents et il ne se rend même pas compte que ça le rend irrestible.

Il me demande ce que je veux regarder ensuite et j'opte pour Asterix et Obelix mission cleopatre. Après le film que nous venons de regarder, j'ai besoin d'un truc léger.

Il va dans la cabine pour mettre le film et revient deux minutes plus tard. Il se met à se déshabiller, je cache mes yeux, surprise de son attitude, mais je retire vite mes mains pour le mater mais aussi pour lui demander ce qu'il est en train de faire.

Il me répond naturellement qu'il a oublié de se mettre en pyjama.

Il se stoppe quand je lui dis :

- Je vous préviens, si vous m'annoncez que vous dormez nu, je vous assome tellement fort que vous dormirez pour toute la vie !

Il rigole et vient s'installer à mes côtés ayant retiré que son t-shirt. Il est tellement sexy avec son bas de jogging... Merde, il faut que je me reprenne, je vais finir par lui enlever moi même le peu de vêtements qu'il lui reste à ce train là !

Il éteint les lumières et lance le film. Il me prend la main et enlace nos doigts à son tour. Je rougis mais cette fois, il ne peut pas le voir.

Nous rigolons tout du long. Ce film est vraiment drôle et puis, le casting est d'enfer ! Sans parler des répliques :

"C'est une bonne situation, ça, scribe ?"

A mourir de rire, je vous assure !

Les lumières se rallument, il regarde sa Rolex et remarque qu'il est déjà 20h00. L'élu de mon cœur me demande si je veux faire une pause pour manger, et n'ayant pas touché à toutes les sucreries qu'il avait mises à côté de moi, je lui réponds par l'affirmative.

J'ai besoin d'une cigarette aussi, j'emprunte la porte en métal qui donne sur le jardin, j'allume ma clope et regarde le soleil se coucher au loin. Il commande des plats à emporter et nous mangeons sur la terrasse, près de la piscine.

Nous rejoignons la salle de cinéma pour un dernier film et il choisit Divergente. Je m'installe directement sur son torse nu, là où je me sens moi. Je somnole jusqu'à la fin, bercée par sa respiration.

Alors que le film se termine, je grogne quand il me dépose à côté pour qu'il puisse se lever. Sans que je m'y attende, il me porte telle une princesse jusqu'à ma chambre.

Je referme les yeux et niche ma tête dans son cou, ça faisait une éternité que je rêvais de pouvoir le faire, je veux ancrer son odeur pour toujours dans ma tête.

Il me dépose sur mon lit, me borde et alors que ma bouche parle avant que je ne lui ai donné l'ordre, elle lui dit :

- Restez encore un peu, s'il vous plaît...

Il ne répond pas et s'installe à côté de moi. Il se met à caresser mes cheveux en déposant de temps en temps des bisous dessus.

Je ne saurai décrire ce que je ressens à l'instant, je me sens respirer pleinement, j'ai l'impression d'être comblée, entière. Je suis vivante pour la première fois de ma vie....

Je m'endors en peu de temps....

Coup de foudre à ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant