L'araignée

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Je m'enferme à double tour, je ferme également ma baie vitrée et les rideaux.
Je m'éffondre littéralement au sol près de mon lit.

J'ai mal, ça me transperce tous les organes, je hurle de douleurs. Mes larmes coulent à flot et je me recroqueville sur moi même pour atténuer la douleur.

Et puis, je me lève rapidement, passe à la salle de bains, mouille mon visage à l'eau froide.

Je retourne dans ma chambre et allume mon ordinateur, je cherche un vol le plus tôt possible. Il y en a un à 17h00 et il est midi.

Ça me laissera le temps de finir ce que j'avais à faire. La douleur s'est un peu estompée mais j'ai tellement mal au cœur.

Comment il a pu me faire ça ? Tout comme Élise, je pensais sincèrement qu'il avait des sentiments pour moi.

Mais j'étais juste un jouet pour lui, une distraction pendant son déplacement professionnel.

Je n'ai plus la force de rester, je ne veux plus le voir, il faut que je parte. J'appelle Massimo et j'essaie de paraître naturelle :

- Bonjour Massimo, pourras tu me déposer à l'aéroport vers 15h00 cet après midi ? J'ai terminé ma mission et on m'attend à Paris.

Mon cul, ouais ! Personne ne m'attend, je ne devais pas rentrer avant cinq ou six jours...

Je sors mes sacs de course et range toutes mes affaires. Je récupère mes produits de beauté dans la salle de bain quand ça frappe doucement à ma porte.

Il est hors de question que je lui ouvre ! Il s'est foutu de ma gueule et puis quoi encore ? Il veut me mettre dans son lit encore ? Il ne s'est pas assez amusé ?

J'entends la voix de Marissa, inquiète. Je lui ouvre et referme à clé derrière elle. Elle s'assoit sur mon lit et ouvre ses bras. Je me jette dedans en pleurant à nouveau toutes les larmes de mon corps.

Elle me caresse les cheveux et me dit une fois que je suis à peu près calmée :

- Je suis désolée mon Ange, ce n'est pas comme ça que j'ai éduqué mon neveu...

Je la serre plus fort dans mes bras et, mes larmes n'ayant pas dit leur dernier mot, me noient le visage.

J'explique tant bien que mal à Marissa que je ne peux pas rester, que mon départ est imminent, mais que je veux garder contact avec Massimo et elle.

Ils ont été en dix jours, la famille que je n'ai pas eue... Elle me répond que je vais lui manquer, et je la serre encore plus dans mes bras.

Elle me dit qu'elle va me préparer un petit en-cas, et me dit que ce n'est pas bien de prendre l'avion le ventre vide.

J'incline ma tête de haut en bas, signe que j'essayerai d'avaler quelque chose. Elle descend et je fais un mail à mon patron.

Je lui explique où on en est, notamment  concernant les usines de recyclage, que la proposition a été retenue chaleureusement.

Pour finir, je lui indique que mes services ne sont plus requis à Naples, je serai rentrée sous peu.

J'envoie mon mail et Marissa frappe à nouveau. Je vais ouvrir et, quand je le vois, je referme aussitôt.

Je lui crie de dégager, mais il insiste et bloque la porte avec son pied, m'empêchant de la refermer.

Il reste sur le pas de la porte quand je capitule, à bout de force, à bout de mots, à bout de tout...

Il se frotte le visage, souffle puis me dit :

- Je suis désolé, ce n'était pas mon intention de vous faire du mal, je pensais néanmoins chaque mot que j'ai prononcé à votre égard.

Coup de foudre à ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant