Je me réveille en sursaut. Je cherche mon téléphone et vois qu'il n'est que 5h15... Je grogne, je me suis réveillée toutes les deux heures et je mettais un temps fou pour me rendormir. Édouard a occupé mon esprit toute la nuit.
C'est déjà invivable la journée, mais s'il me vole aussi mes heures de sommeil alors achevez moi tout de suite, qu'on en finisse !
Je me lève, je n'arriverai pas à me rendormir. Je cherche une tenue pour mon rendez vous de 9h00 quand je tombe sur mon short et ma brassière de sport. Je prends l'envie d'aller courir.
Pourquoi pas, après tout ça ne pourra pas me faire de mal. J'enfile mes baskets et sors doucement de la villa.
Je me cantonne au jardin, ayant peur de me perdre à l'extérieur. Vu le nombre d'hectares, c'est largement suffisant pour la sportive du dimanche que je suis.
Je trottine à côté de l'allée de rosiers puis je me mets à ressasser encore et toujours mes peines et je n'arrive pas à refaire surface.
Je cours de plus en plus vite pour faire sortir toute ma frustration, évacuer ce trop plein d'amour qui me submerge, sans que je ne puisse le partager à personne.
Je me retrouve à souffler comme une vache tellement je suis essoufflée et m'arrête devant une fontaine. Voilà qu'un point se forme sur mon flanc gauche. Ben quoi ? Je vous avais prévenu que j'étais une sportive du dimanche !
L'endroit est magnifique, il a un chemin qui mène à un petit kiosque. Je m'assois sur les marches pour contempler les lieux. Les couleurs des massifs de fleurs tout autour mettent parfaitement en valeur cet abri en bois blanc.
Je regarde ma montre et remarque qu'il est déjà 7h00. Je pénètre dans la maison et Marissa est dans la cuisine. Je vais la saluer avant de monter prendre ma douche. Je m'habille et je redescends prendre mon café.
Édouard est sur la terrasse avec sa tasse fumante et sa clope. Je m'assois le plus loin possible de lui, et fume ma clope en consultant mes mails. J'annonce à mon patron que nous avons rendez vous ce matin à 9h00 avec l'entreprise de démolition.
Je récupère ma tasse sur la table basse et en profite pour détailler l'homme de ma vie discrètement. Il est sur son téléphone et semble préoccupé. Il a les traits tirés ce matin, il n'a pas dû passer une bonne nuit lui aussi.
Il bouge, je reporte vite mon regard sur mon pc. Il prend la parole pour me dire que je ne suis pas discrète pour un sous, sur un ton neutre.
Je rougis, prise la main dans le sac. Massimo arrive à ce moment-même en face de nous. Mon sauveur !
Il nous demande si nous avons besoin de lui ce matin. Édouard lui répond qu'on se débrouille et qu'il devrait en profiter pour se reposer et profiter de la belle journée qui s'annonce.
Nous traversons Naples et arrivons avec 15 minutes d'avance dans les bureaux de l'entreprise. Édouard n'a pas prononcé un seul mot. Il semblait réfléchir. Je ne l'ai pas dérangé, j'ai préféré profiter du paysage magnifique.
Nous sommes reçus par un chef de chantier qui me dévore du regard. Je tire sur ma jupe en jeans, gênée. Édouard, qui ne loupe pas une miette des attitudes de ce pervers, tape du poing sur le bureau en demandant au type de se concentrer.
Il ne relève les yeux vers nous qu'après nous avoir précisé le temps de travail sur site et le prix. Nous nous levons et partons sans lui adresser un mot de plus. Je me flagelle de m'être habillée ainsi.
Édouard est fermé et il avance vite, les poings serrés. Je lui propose d'aller boire un café pour faire le point. Il m'attrape la main et m'entraîne dans une petite rue colorée. Je ne peux m'empêcher de lui caresser la main de mon pouce et il semble se calmer.
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Coup de foudre à Paris
Romance"Le coup de foudre est facile à comprendre. Mais c'est quand deux personnes se regardent depuis des années que cela devient un miracle." Sam Levenson Moi, Natacha Castelli, 30 ans, je me suis souvent demandé si le coup de foudre existait ? A quelle...