La seconde chance

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Je suis en train de boire mon café, les filles dorment encore. Je les déposerai vers 10h30 chez leur baby sitter. Il faut que je sois à 11h15 à Tool's Time.

Je dois voir Paul et manger avec Élise.
Je prépare le déjeuner de mes monstres et vais les réveiller en mettant une playlist de la Reine des Neiges 1 et 2 à fond les ballons dans l'enceinte Bluetooth.

Je chante pour les réveiller :

.... J'ai connu des malheurs, pas cette douleur,
J'ai si froid, le vide s'empare de mon âme,
Comment vivre sans ta lumière, sans ta douceur,
J'ai tant pleuré que je n'ai plus de larmes.

Tu étais mon soleil, un ciel d'été,
Mes questions désormais resteront vaines,
Et ce chagrin qui m'interdit de me relever,
Mais une petite voix apaise ma peine....

Elles se lèvent en mode zombie, les dignes filles de leur mère ! Je souris quand je vois leurs têtes toutes endormies, mes trésors.

Elles déjeunent et nous nous préparons. Je mets une longue robe noire et des sandales noires aussi et c'est parti !

Sur le chemin, je transpire, je ne suis pas bien, tout à Tool's Time va me rappeler Édouard, et je m'estime déjà heureuse qu'il soit encore à Naples...

J'arrive sur le parking, je me gare au milieu de toutes ces voitures de luxe, appartenant aux salariés. Je fais tâche avec mon petit Toyota CH-R que nous avons en leasing avec Antoine.

Élise est à l'accueil, elle fait le tour et vient me prendre dans ses bras. Elle a su par Paul, qui l'a su par Édouard, que j'avais anticipé mon départ de Naples.

Mes larmes menacent de couler, je tente de me calmer. Elle essuie mes joues avec ses pouces quand deux ou trois perles salées s'échappent.

Elle me sourit et je lui rends, je serai forte cette fois pour elle, je ne m'effondrerai pas. Ça va aller !

Elle m'annonce que Paul m'attend. Je me dirige à sa porte et frappe doucement. J'attends qu'il me dise de rentrer.

Il m'invite à m'assoir, tout sourire. Il me demande comment je vais, je lui dis que je vais bien avec un sourire que je veux convainquant.

Je veux rester professionnelle. Nous sommes là pour parler boulot. Il commence par me remercier pour mon implication et pour l'idée des usines de recyclage.

Je rebondis en approfondissant le sujet :

- Justement, je me suis renseignée, si tu veux des certifications, il faudra que ta gamme d'outils soit en matière recyclée en France également. Et puis, réfléchis, tes matières premières, où les trouves-tu ?

Paul me regarde en souriant et m'incite à continuer, même si je suis persuadée qu'il a déjà eu l'idée.

- Et bien, tu reçois des marchandises tous les jours en grand nombre de tes fournisseurs. Tu tris déjà le carton, le plastique, le métal et le bois et une entreprise vient récupérer les bennes. Mais si tu transformais tes déchets en matières premières ? Matières premières gratuites = faibles coût de production !

Je m'emballe un peu trop, j'agite mes mains en mimant une balance pour étayer mes propos, sûrement mon côté italien ! Je m'arrête net et lui dit :

- Tu as déjà eu l'idée, pas vrai ?

Il me sourit de plus belle en me disant qu'il a déjà demander des devis.

Je souris à mon tour. Il est doué, il a un pif de chanceux, sa boîte aurait dû s'appeler Seven Tool's !

Coup de foudre à ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant