Changer le passé (TERMINÉE)

Chapitre 6

Dire que Severus Snape était heureux que une nouvelle année scolaire commence serait comme dire que le soleil donnait froid. Severus détestait son travail plus que tout au monde. Bien sur il aimait fabriquer des potions et en inventer de nouvelles, non ce n'était pas cette partie de son travail qu'il haïssait. Ce qu'il détestait était d'essayer d'apprendre l'art subtile de la préparation de potion à une bande de gamins qui n'en avaient rien à faire.

Bien sur il existait des exceptions. Il lui était arrivé de trouver des élèves naturellement doués, mais ils étaient trop peu ! Severus était heureux que à partir de la cinquième année seul les plus doués suivent ses cours. Mais même là, quasiment aucun n'avait le potentiel de devenir un maitre de potion. Il était si facile de se procurer des potions de seconde qualité pour quelques gallons. Pourquoi se prendre la tête à en fabriquer soit même ? C'était ce que pensait bon nombre de parents et leurs enfants suivaient cet exemple.

De plus, le fait que Dumbledore le force années après années à travailler pour lui sans le payer au tarif qu'un maitre de potion serait en droit d'exiger, rendait Severus amers. Bien sur, après la disparition du mage noir, Severus n'avait gardé sa liberté que grâce au témoignage de Dumbledore. Severus n'ayant ni la fortune, ni les connexions que Lucius Malfoy avait. Mais Dumbledore lui avait fait payer le prix de sa liberté très cher. Il était plein d'amertume quand il songeait qu'il avait échangé un maitre exigeant pour un autre, et il n'aspirait plus qu'à une chose pouvoir pour la première fois de sa vie être totalement libre.

Mais ce n'était juste qu'un rêve. Depuis sa naissance, Severus avait été poursuivit par le malheur. Son père, un alcoolique, l'avait détesté à partir de la première fois ou il avait eut un accident magique à l'age de trois ans. Sa mère avait été bien trop occupée à se remémorer le passé pour accorder rien de plus qu'un regard en passant à son fils. De plus comme son mari était très violent, elle avait préférée fermer les yeux quand Tobias décidait de s'en prendre à Severus plutôt qu'à elle. Son enfance n'avait été qu'une suite ininterrompue de maltraitance et de négligence.

Severus avait cru trouver quelqu'un qui l'aimait quand il avait découvert que Lily Evans était comme lui. Malheureusement cela n'avait pas durer. Ils avaient commencés à s'éloigner l'un de l'autre quand ils avaient été respectivement répartis à Griffondor et Serpentard. Les années que Severus avait passé à Serpentard n'avaient pas été heureuses pour Severus. Là, plus que nul part ailleurs, il avait ressentit le poids d'être pauvre. Il s'était retrouvé au plus bas de l'échelle, et le professeur en charge de sa maison ne l'avait pas trouvé suffisamment intéressant pour le mettre en avant. Severus ne savait pas si il aurait put finir ses études à Poudlard si Lucius Malfoy, qui avait deux ans de plus que lui, ne s'était pas intéressé au jeune sang-mêlé.

Mais l'amitié de Lucius avait elle aussi eut un prix. Severus avait dut coupé les ponts avec Lily quand il avait commencé à être instruit à propos des désirs de Voldemort. Et Severus devait bien reconnaitre que si les méthodes employées lui avait déplut, il n'en était pas de même de toutes les idées de Voldemort. Les sorciers avaient depuis bien longtemps oubliés l'inquisition et ses ravages, et ils continuaient de voir les moldus comme des êtres inoffensifs. Mais ils ne l'étaient plus depuis bien longtemps ! Ayant pour père un moldu, Severus savait pertinemment de quoi les moldus étaient capables. Il ne s'aveuglait pas volontairement comme Arthur Weasley qui s'intéressait aux canards en plastique ! Les moldus savaient fabriquer des bombes qui pouvaient rendre à tout jamais la terre inhabitable, et les sorciers continuaient à les voir comme des enfants!

Il en allait de même pour les enfants de moldus qui découvraient qu'ils étaient des sorciers. Ils ne s'intégraient presque jamais complétement à la société du monde magique. Bien souvent, une fois fini leurs études ils retournaient vivre parmi les moldus, risquant ainsi d'exposer leur monde. Et même ceux qui restaient dans le monde magique, n'hésitaient pas à parler et à montrer ce qu'ils savaient faire à leur famille. Et personne ne tenait en compte que les moldus avaient désormais les mêmes moyens de communication à longue distance que les sorciers grâce à leur technologie ! Severus avait cru, à l'époque, et il croyait toujours qu'il faudrait définitivement séparer le monde des moldus du leur. Au final, rien de bon ne sortirait de l'apathie dans laquelle le monde magique était en train de sombrer. Voldemort avait été trop brutal, mais ses intentions avaient été bonne.