Chapitre 1

600 23 0
                                    

«  Souviens-toi de cette nuit, c'est la promesse de l'infini. C'est une promesse qui vient récompenser le courage de ceux qui ont affrontés seuls tant d'années. »

Dante Alighieri.

Hadès

Je n'ai pas remis les pieds dans le monde des vivants depuis un bout de temps. Un très grand bout de temps même. Depuis sa mort, je n'y vais plus, trouvant dans les Enfers un certain réconfort. Je me suis ainsi tenu écarté des humains et de leurs prières, tout comme de leur offrandes pour ma personne. Si je ne peux être heureux alors la race la plus faible ne peut pas l'être aussi. Même les miens ne m'ont pas beaucoup vu.

J'ai alors passé mes journées comme mes nuits à travailler, à surveiller mon Royaume. Mon stupide Royaume. J'en veux à la Terre entière mais surtout à mes frères pour m'avoir donné cette part. Je visais le ciel mais au lieu de ça, on m'a envoyé trois pieds en dessous de la terre et du soleil. Dans un monde fait d'ombre et de noirceur. Heureusement pour moi, la légendaire chaleur des Enfers n'atteint en réalité que les vingt-cinq degrés maximum. Moi aussi j'ai des cycles qui s'approchent plus ou moins des saisons du monde mortel. Mais jamais la pluie n'est tombée. Tout comme la neige. Les seules choses qui changent vraiment ce sont les températures et la floraison des asphodèles, fleurs fétiches de mon Royaume. Elle représentent mon deuil de leur longue tige fournies de fleurs blanches aux pétales parsemés d'un trait marron, les coupant en deux parties symétriques.

Depuis la mort de Perséphone, les champs n'ont jamais été aussi fournis qu'à ce jour. Je peux les observer du haut de mon palais donnant sur chaque côté des Enfers. De ma tour de pierre, je surveille tout, vois tout, règle tout. Cependant, aujourd'hui, à contrecœur, j'ai dû laisser derrière moi mon refuge, ma forteresse et par la même occasion ma peine.

J'atterris dans un nuage noir, plus pour l'aspect, dans le jardin d'une immense demeure antique dans l'espoir de parler à celle que je suis venu voir. Mes pas crissent sur la beauté fané du magnolia blanc. J'entre dans l'antre blanche de ma fidèle amie dans l'espoir de la trouver. Pourtant, après avoir fais trois fois le tour de la bâtisse, je dois me rendre à l'évidence. Elle n'est pas là. Une colère sourde monte en moi. Je n'ai jamais été patient.

Qui est-elle pour se déplacer sans m'en parler ? Elle devait être là, forcément, elle est toujours là quand j'ai besoin d'elle.

Ma conscience m'ordonne de me calmer mais c'est trop tard. Dans ma fureur, je brise une statue représentant un de mes frères, mais ne sais pas lequel. De toute façon, je m'en fiche, qu'ils aillent se faire voir ces deux-là.

En attendant je dois trouver un moyen de la localiser. J'ai besoin d'elle plus que tout. Me souvenant d'avoir placé plusieurs domestiques dans le manoir, je repars à sa recherche, sachant que je finirai par la trouver.

– Domestique ! Hurle-je. J'ai besoin de tes services. Où se trouve Pandore ?

Un petit bruissement imperceptible pour l'oreille humaine attire mon attention. Je suis ce qui ressemble à un battement d'ailes pour tomber sur une pièce spacieuse. Je remercie l'esprit et fouille chaque recoin de la chambre en espérant trouver ce que je suis venu chercher. Soulevant lit, meubles et même la moindre petite feuille. J'espère à moitié la trouver ici. Si Pandore la laisse là sans surveillance, alors elle n'est pas digne de l'avoir. Non ?

Voilà que je deviens méchant. Malheureusement, ou au contraire, heureusement, mes recherches ne sont pas fructueuses. Je me ravise quand un prospectus se faufile entre mes doigts. Une ville ainsi qu'une université sont notées sur ce bout de papier.

L'université de Californie de Los Angeles alors ?

– Oh Pandore, tu ne peux m'échapper, ricane-je.


Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant