Chapitre 15

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« Orgueil, envie et avarice règnent,
trois étincelles qui embrasent les coeurs. »
- Dante Alighieri, L'Enfer Chant VI.

Calliope

Je me réveille le cerveau embrumé, les vagues de l'océan à mes pieds.

Qu'est-ce que je fais là ?

Je me relève lentement et observe les alentours. Le soleil vient à peine de se lever et les seules personnes sur la plage sont des joggeurs. Quelques bouteilles de bière jonchent le sable. Je me rallonge, à bout d'énergie.

J'ai vraiment fait la fête comme une folle hier soir. J'ai poussé mes limites et je n'aurai pas dû, la preuve, je ne me souviens de rien après mon arrivée ici. Je passe la main sur mes yeux fatigués et fais le point.

Je me suis soûlée jusqu'à oublier deux trois détails de la soirée, je me suis disputée avec Pandore et je n'ai aucun moyen de rentrer chez moi.

Je sens la paniquée monter en moi et aussitôt un souvenir me reviens en mémoire. Andreas, sa langue et ma bouche. Il m'a embrassé de force le salaud ! Je sens à nouveau toute la colère que j'ai ressentie m'envahir. Andreas m'a embrassé sans mon accord et quand je lui ai mordu la langue en signe de désaccord, il m'a giflé.

– Petite allumeuse, va pourrir dans les Enfers, tu n'auras pas mieux que moi.

Puis, il a tourné les talons et s'est engouffré dans sa voiture. Aussitôt, la fête a cessé, les gens se regardant tour à tour pour savoir ce qu'ils faisaient ici. Ils sont tous partis, m'abandonnant ici, me regardant avec pitié. Comble de l'histoire, mon téléphone et mes clés sont restées dans la voiture du dieu.

Je me suis mise à pleurer et me suis assise face à l'océan. Même les dieux sont des pervers dégueulasses. Je suis restée des heures, les yeux dans le vide, à regarder, sans vraiment le voir, l'océan. Finalement, épuisée je me suis endormie.

Les larmes affluent à mes yeux en repensant à cette histoire mais je ne veux pas les laisser couler. Je suis forte et ce n'est pas lui qui va contrôler mes émotions. Pourtant, j'ai encore l'impression de sentir le goût alcoolisé de sa langue dans ma bouche. Je fonce vers l'océan et plonge sous les eaux. Je hurle jusqu'à ce que je n'ai plus de force et sors ma tête hors de l'eau d'un coup. L'iode à remplacer la bière dans ma bouche et l'air fouette mon visage. Je me dirige à nouveau vers la plage et décide de nettoyer le bazar qu'on a mis en faisant la fête. Hors de question de laisser toutes ces bouteilles ici et de salir les eaux.

Le soleil est désormais bien haut dans le ciel et mes habits secs et rigides à cause de l'eau salée. La plage est nettoyée et je décide de rentrer. Sans sac et téléphone, ça risque d'être compliqué mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas rester là indéfiniment. Quoique, je me souviens avoir dit à Pandore que j'allais à la plage. Peut-être qu'en voyant que je ne rentre pas, elle partirait à ma recherche ? Non. Je n'ai pas à lui infliger ça. Je peux me débrouiller.

D'un pas déterminé, je me lance dans une direction, qui je l'espère me mène à l'appartement le plus vite possible. Au bout d'une heure de marche, je sens déjà la fatigue dans mes jambes mais je ne peux pas faire de pause. Je sais que j'en aurai pour la journée entière. Alors je marche avec pour seul but de rentrer chez moi. Je bride tout autre sentiment.

Je ne pense ni à Hadès.

Ni à Pandore.

Encore moins à Andreas et son agression, car oui, ce qu'il a fait, c'est une agression et il me le paiera. Je ne sais pas quand ni comment mais je me fais la promesse de lui couper la langue.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant