« Tel que celui qui désire gagner,
pleure et s'attriste en tout ses pensers, lorsque le
temps amène sa perte, tel me fit la bête sans paix, lui,
peu à peu s'approchant de moi, me repoussait là où
le soleil se tait. »
- Dante Alighieri, L'Enfer Chant I.Calliope
Je me demande pourquoi un iris vient se glisser dans ce décor de fleurs blanches ? C'est comme le jeu de l'intrus que l'on nous fait faire à l'école primaire, sauf que là c'est flagrant.
Pourquoi voir cet iris me tracasse autant ?
Je secoue la tête et continue de marcher derrière Cerbère. Tout au long du trajet, j'ai l'occasion d'en apercevoir quelques uns éparpillés par ci par là.
J'étais tellement absorbée par ma contemplation que je faillis perdre Cerbère de vue. Je cours un peu et la rattrape devant une maison en pierres grises. J'étais tellement dans mes pensées que je n'ai pas fait attention à l'immense bâtisse et cèdres que l'on doit apercevoir de loin. Je scrute les pierres lisses du perron, les touche, subjuguée par le lierre grimpant sur les colonnes. Je ne peux m'attarder plus longtemps face au regard inquisiteur de Cerbère.
Je me précipite pour rejoindre la gardienne des Enfers avant qu'elle ne change d'avis et ne me ramène dans la prison rouge qu'est la framboise.
L'entrée donne accès sur un couloir bordé de deux porte en bois à droite et à gauche puis se termine sur un immense escalier en pierre et bois clairs. Cerbère monte déjà les larges marches et ne m'attend pas. Je suis surprise de voir des tableaux de champs fleuris un peu partout. Venant d'elle, je m'attendais plus à des scènes macabres.
Ne perdant pas plus de temps, je la rattrape à mi-chemin dans les escaliers avant de chuter la tête la première sur les marches.
Ça fait un mal de chien !
Décidément, ma maladresse ne m'a pas quitté dans les Enfers, c'est dommage. Je relève la tête et croise le regard hilare de Cerbère.N'y tenant plus, elle explose de rire tandis que je me frotte le front en sentant la bosse arriver.
– T'as fini ?
Cerbère essuie les larmes qui perlent à ses yeux et adopte une expression soudain sérieuse. Pour une seconde. Elle recommence à se tordre de rire dès que je fais un pas de plus. Je la dépasse bientôt et arrive la première à l'étage.
– Fais attention, il y a un tapis !
– Très drôle, j'en peux plus de rire, je vais faire dans ma culotte.
– Si on ne peut plus plaisanter, ronchonne Cerbère. Prend la deuxième à gauche.
En bonne élève, je suis ses directives et entre dans la pièce immense qui sert de dressing et bureau à Cerbère. Je me tourne vers elle mais elle semble ailleurs, le regard vers un fauteuil en velours noir sur sa droite. À mon tour je regarde dans cette direction et ma respiration se bloque.
Sa chemise grise moule son corps à la perfection. Ses cheveux noirs retombent sur son front, en pagaille. Et ses yeux bleus acier me transpercent. Aucun doute Hadès à tout pour être élu homme le plus beau de tous les temps.
Mes mains deviennent moites d'appréhension. J'ai l'impression d'être une enfant que l'on est sur le point de punir. Mon cœur accélère sa cadence. Mais le pire, c'est cette délicieuse contraction dans mon bas ventre. Personne n'a réussi à me faire ressentir tout ça avec un regard.
Mais là, de suite, il n'a pas très envie de faire des bêtises. Son regard est furieux. Tellement furieux que je recule de quelques pas. Il se lève et je recule un peu plus. Mais bientôt le mur derrière moi me bloque. Je suis prise au piège.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
RomanceRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...