« L'amour et un noble cœur ne font qu'un,
et quand l'un ose aller sans l'autre,
c'est comme quand l'âme abandonne la raison. »
- Dante Alighieri.Hadès
Pandore vient de partir. Toujours assis à mon bureau, je suis plongé dans mes pensées. Cette histoire avec les Moires n'est pas logique. Elles n'ont pas donné de prophéties depuis...
– Depuis notre chute, je réalise à voix haute.
Ce qui m'inquiète d'autant plus. Elles sont connues pour jouer avec les mots et à construire notre destin mais pas à faire passer de message. Si c'est le cas, c'est que le problème est plus grave que ce que je pense.
Tout ça en même temps que la grossesse de Cerbère.
Je fronce les sourcils. Elle ne peut pas me mentir tout de même. J'en ai la preuve sous les yeux, mais ça reste tout de même suspect. Toutefois, pas assez pour que je m'attarde dessus.
Une chose est sûre, elles détestent changer le cours d'une vie donc ce message doit annoncer que si un mauvais choix est fait, elles vont devoir le faire et ça leur déplaît.
Je passe la main dans ma barbe. Deux choses me traversent l'esprit. Un, il faut que je me rase. Deux, les Moires tissent le fil de la vie à la naissance et le coupe à la mort de l'individu ; ou quand elles n'ont pas le choix. Et il semblerait qu'elles soient contraintes de le faire dans peu de temps.
Je pose ma tête entre mes mains, épuisés. La fatigue des derniers jours me rattrape et je ne suis pas contre un petit somme. Histoire d'oublier pour un instant tout ce qui me tombe sur la tête en ce moment.
Je sors une feuille d'un des tiroirs et écris les quelques mots qu'a réussi à retenir Pandore.
Déclin.
Choix.
Mensonge.
Je me lève de mon fauteuil en cuir et me dirige à nouveau vers la fenêtre pour observer, une dernière fois, le champ de fleurs fanées. Je repense aux paroles de Pandore.
Je ne dois plus penser au passé. À Perséphone. À Calliope.
Une pointe de douleur me vrille le cœur mais je n'y fais pas attention, elles sont devenues bien trop fréquentes ces derniers jours. Alors j'ai appris à vivre avec cette douleur. C'est ma destinée.
Dans le couloir, mes pas me mènent instinctivement devant la chambre de Cerbère. Plutôt, notre chambre. J'hésite un moment avant de toquer sur le panneau de bois. Une voix féminine que je connaît par cœur me répond et je rentre.
Je suis vite bloqué à l'entrée. La silhouette de Cerbère me fais oublier Perséphone, mais pas Calliope. La douleur redouble d'intensité dans tout mon corps. Je la fais disparaître aussi vite qu'une respiration.
– Bonjour.
– Bonjour mon roi.
Je m'approche un peu plus d'elle jusqu'à n'être séparés que d'une dizaine de centimètres. Je lève la main, et m'arrête.
– Tu peux, ça ne va pas se briser.
Je secoue la tête et pose ma main sur le ventre de Cerbère. Je n'ai d'yeux que pour ce tout petit être qui grandit dans ses entrailles. En relevant la tête, je croise le regard empli de fierté de la gardienne.
Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour camoufler la tristesse qui voile mon regard. Cerbère l'a-t-elle seulement vu ? Fait-elle seulement attention au fait que je ne sois plus que l'ombre de moi-même ? Arrivera-t-elle à arrêter de regarder son nombril pour s'occuper de l'enfant ?
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
RomanceRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...