« L'amour qui mène le soleil
et les étoiles. »
- Dante Alighieri, Le Paradis, Chant XXXIII.Hadès
– Tu as compris.Elle me souffle à l'oreille et ces trois petits mots sont la chose la plus précieuse qu'il m'ait été donné d'entendre. J'acquiesce et me décolle de son cou. Je la regarde et je vois tout le bonheur à venir.
Autour de nous, les cris et les exclamations de joie fusent. J'ai à peine le temps de regarder le beau visage de Calliope que Pandore me pousse pour prendre ma place. Elles s'étreignent un long moment. Les larmes de bonheur coulent sur leurs joues. Arès et Apollon se tiennent derrière moi, chacun une main sur mes épaules. Ils serrent un peu plus, retiennent leurs larmes et je ne me sens enfin plus seul.
Ma famille. Oui, ils le sont incontestablement. Pas besoin des liens du sang pour l'être, certains sont beaucoup plus forts.
Je regarde Calliope et je n'en crois toujours pas mes yeux. Elle est bien vivante, devant moi, déjà en train de rire aux éclats à une blague de Pandore.
Ce son est vraiment le plus beau au monde.
Je croise ses yeux orageux et mon cœur se remet à battre. On est enfin réunis, et j'en fais la promesse, pour l'éternité. Je m'avance à nouveau vers elle et l'aide à sortir du cercueil de bois. Je la fais tournoyer dans mes bras avant de la serrer contre moi, tout près de mon cœur.
– J'ai cru t'avoir perdu pour toujours.
– Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement, me répond-elle avant de me serrer un peu plus fort.
Je l'embrasse et la saveur de ses lèvres ne m'a jamais paru aussi douce. Pas de précipitation, pas de langue, juste sa bouche contre la mienne dans un lent et tendre baiser. Je promets de le lui rendre pour l'éternité.
Je la repose au sol et on reprend tous les deux notre souffle. Je sens quelqu'un se rapprocher derrière moi.
– Mon frère, nous sommes ravis pour toi, ose Poséidon.
Je fais volte face. Plus aucune trace de joie n'apparaît sur mon visage. Je resserre mon étreinte autour des hanche de Calliope et ne réponds rien. Mon regard parle pour moi.
Les trois divinités face à moi baissent la tête, aussi désolées que coupables.
– Vous pouvez partir à présent.
– Mon frère laisse-nous nous expliquer et présenter nos excuses à nouveau.
J'ouvre la bouche, une remarque acerbe au bout de la langue mais Calliope me devance.
– Hadès, c'est bon, écoute-les, s'il te plaît.
Interloqués, tout le monde l'observe. Je regarde son visage constellé de tâches de rousseur et je retombe amoureux. La beauté de Calliope ne fait pas tout. Elle est également généreuse et pardonne les fautes que je n'aurais jamais excusées. Je lui souris et me retourne vers ma famille, parce que c'est ce qu'ils sont. D'un hochement de tête, je les autorise à rester. À tout me raconter.
– Comme tu le sais, Perséphone est venue nous trouver avant notre départ des Enfers.
Poseidon continue son récit, nous racontant que Perséphone, convaincue par Calliope, leur a avoué toute la vérité sur le complot manigancé par sa mère, Déméter. Il nous parle de la colère de Zeus qui n'a pas trop apprécié d'être manipulé mais aussi de la culpabilité des autres dieux.
– Déméter et Hermès ont été puni. Zeus attend ton aval pour pouvoir les envoyer en exil dans le Tartare.
Le sort ne me semble pas assez cruel mais pourtant je hoche la tête. Il n'existe pas une seule punition pour la trahison et les blessures qu'ils m'ont infligées et il n'en existera jamais aucune.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
RomanceRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...