Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]

Chapitre 26

« Chacun a une idée confuse d'un bien
où son âme puisse se reposer ;
il le désire,
par suite,
il s'efforce d'y atteindre. »
- Dante Alighieri, Le Purgatoire, Chant XVII.

Calliope

Je suis allongée sur mon lit, les yeux rivés au plafond et je réfléchis.

Aux paroles de Pandore.

Aux gestes d'Hadès.

Hadès peut-il réellement être mon âme sœur ? C'est tellement imprévu. Je ne peux y croire. C'est beaucoup trop incroyable et surtout si douloureux. Parce que si c'est véritablement mon âme sœur, je l'ai perdue à jamais. Il s'occupe désormais de sa future famille. J'ai un goût amer dans la bouche. Je suis jalouse de la place de Cerbère.

Je tourne ma tête vers le miroir que m'a offert Hadès. Une mèche de cheveux me tombe devant les yeux mais je ne fais rien pour l'enlever. Au moins je ne vois pas la tristesse qui étreint mon cœur.

Ce cadeau, ce miroir, je ne pourrai pas m'en servir. Je ne compte pas remettre les pieds dans les Enfers. Je ne compte plus faire partie de ce monde mythologique. Je bouge sur le lit et me tourne dos au miroir.

Est-ce que c'est mal si je le recouvre d'un drap ? Je crois que ça porte malheur mais au point où j'en suis, je ne risque pas grand-chose de plus.

Je repense à Pandore. Sa situation est plus que délicate. D'un côté, elle a Hadès, de l'autre, moi. Je ne veux pas l'empêcher de le voir mais je vois bien qu'elle se retient parfois. Je fais comme si je ne voyais rien, mais au fond de moi, la douleur redouble car je ne suis pas la seule à souffrir.

Je souffle. Je ne sais plus quoi faire. La plainte dans mon cœur ne tarie pas et les larmes sont en permanence au coin de mes yeux.

Peut-être que la situation serait mieux pour tout le monde si je partais ?

J'enfonce ma tête un peu plus dans l'oreiller. Je sais très bien que ce n'est pas la bonne solution. Petit à petit, mes paupières deviennent lourdes et le sommeil me guette. Je me lève du lit pour éteindre les lumière et m'arrête un instant pour observer mon reflet dans le miroir.

J'approche un doigt de la surface et elle se met immédiatement à onduler. Surprise, je recule de quelques pas et décide d'aller au lit.

Peut-être que cette nuit ne sera pas peuplée de cauchemars ?

Peut-être que demain sera meilleur ?

Peut-être que j'aurai enfin une solution ? Une réponse ?

Je ferme les yeux et bascule dans le noir. Plus rien n'existe à part un monde d'ombres et de peur.

* * *

– Comment vas-tu ce matin ?

– Je m'en sors pas trop mal, je réponds, et toi ?

On est toutes les deux assises au bar qui sépare la cuisine et le salon et on prend notre petit-déjeuner, aka, le meilleur repas de la journée.

Je n'ai pas arrêté de me réveiller cette nuit si bien que j'ai deux gros cernes sous les yeux mais l'océan dans mon cœur s'est apaisé. Tant mieux, j'ai besoin d'un moment de répit. Je baille en me levant, range le bazar que j'ai mis et salue Pandore avant de claquer la porte.

– C'est parti pour une nouvelle journée.

Je me secoue un bon coup et pars en direction de la faculté. Je dois rester concentrée sur les cours de commerce, ces derniers devenant de plus en plus durs. Si je décroche ne serait-ce qu'un moment, je suis foutue. Alors j'ai décidé de ne pas laisser mes problèmes personnels empiéter sur mes études.