Chapitre 35

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« Lorsque les armes se taisent,
leur bruit est remplacé par les lamentations des morts. »
- Moses Isegawa.

Calliope

En rentrant de ma petite escapade nocturne, je me recouche auprès d'Hadès. Il est toujours endormi et je croise les doigts pour qu'il ne se soit pas réveillé entre temps.

Épuisée, j'ai à peine le temps de poser ma tête sur l'oreiller que je m'endors déjà. Je rêve de Perséphone et de Déméter. Toutes deux me pointent du doigt et un terrible rire s'échappe de leur bouche. Je cours dans un tunnel sans sortie et tombe à plusieurs reprises.

Je me réveille en sursaut, dans les bras d'Hadès. Il m'embrasse sur le crâne.

– Mauvais rêve ?

– Oui.

Je passe une main sur mon visage et tente d'oublier le regard cruel des deux divinités.

– Tu veux m'en parler ?

– Je ne m'en souviens déjà plus.

Je mens. Je n'ai pas envie de mettre davantage de problème dans sa tête. Autant garder ce cauchemar pour moi.

Je me retourne et l'embrasse tendrement. Petit à petit, le baiser devient plus ardent. Plus fou. Plus inquisiteur. Je passe mes mains sur les épaules d'Hadès avant de les faire glisser sur les muscles de son dos. Il prend ma lèvre inférieure entre ses dents et je m'attends gémir.

Nos mouvements de basins s'intensifient pour ne suivre qu'un même rythme et mon ventre se contracte délicieusement. Malgré la barrière des vêtements, je peux sentir mon clitoris pulser entre mes jambes. Lentement, je glisse mes mains vers le bas de pyjama d'Hadès et lui agrippe les fesses.

– S'il te plaît Hadès.

Il relève la tête de mon décolleté et me sourit.

– Tout ce que tu veux ma reine.

Bien vite, nos vêtements rejoignent le sol et nos deux corps n'en font plus qu'un. On s'assemble. Se complète.

Je voudrais que cette danse dure toute la vie.

* * *

On est enlacés sur le lit d'Hadès, le drap en satin noir recouvre nos corps nus. La veille, on est restés toute la journée au lit. On a ri. Pleuré aussi. Mais on s'est beaucoup aimé. Je sais que je ne devrai pas penser ça, mais c'était une sorte de au revoir.

D'adieu.

Aujourd'hui, c'est le jour décisif. D'une seconde à l'autre Déméter peut débarquer dans les Enfers, apportant avec elle la guerre.

Mon humeur change. Je me rapproche d'Hadès, jusqu'à être quasiment allongée sur lui. Je ne veux pas le quitter. Je ne veux pas me lever de ce lit. De notre cocon. C'est égoïste mais j'ai envie qu'on reste loin, lui et moi, de ce terrible combat qui arrive. Comme s'il comprenait ce qu'il se passe dans ma tête, Hadès me caresse le bras et me fait un baiser sur le front.

– Tout va bien se passer. Je te promets que l'on rentrera tous sains et saufs.

– Je déteste Déméter.

Je déteste aussi cette promesse parce que je sens qu'il ne pourra pas la tenir. J'ai un mauvais pressentiment depuis le réveil et tout mon corps est tendu.

Pitié, faites que tout se passe bien.

Faites que les Moires aient tort.

On est tous rassemblés dans la grande salle des trônes en marbre noir. Préférant miser sur l'effet de surprise jusqu'au bout, il a été convenu qu'Apollon et Arès viendraient avec Déméter et se retourneraient contre elle au moment du combat.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant