« Mort barbare, ennemie de pitié,
Mère éternelle de douleur,
[...]
Tu vins nourrir mon cœur en deuil,
C'est pourquoi je vais songeur,
Forçant ma langue à te maudire. »
- Dante Alighieri, Vie Nouvelle.Hadès
Elle est rentrée dans un appartement vide. Pandore lui a laissé un mot en lui indiquant qu'elle s'absentait ce soir pour raison familiale. Or la seule famille de Pandore c'est moi. Qu'est-elle aller faire ? Cacher la boîte ? M'a-t-elle dit la vérité à ce sujet ? Les idées s'embrouillent dans ma tête et je replonge mon regard sur Perséphone.
Je vois la petite lueur de tristesse dans son regard. Fugace. Mais bien là. J'ai envie de la prendre dans mes bras. Puis-je ? Mais avant que je trouve la réponse, elle bouge et se dirige vers sa chambre pour poser ses affaires.
Je regarde sur ma gauche et vois un cadre avec une photo des deux jeunes femmes souriant de toutes leurs dents. Pourquoi Pandore se fait-elle appeler Mégane ? Pourquoi les deux jeunes femmes s'entendent-elles si bien, elles qui se détestaient dans le passé ? Ai-je vraiment Perséphone en face de moi ? Est-ce vraiment elle qui vient de m'effleurer et laisser ce parfum fleuri derrière elle ?
Je suis perdu. Je suis perdu alors j'observe.
La jeune femme se dirige vers la cuisine et sort un tupperware du frigo. Une fois réchauffé au micro-ondes, l'odeur qui se dégage du plat est juste délicieuse. On dirait de la ratatouille avec des boulettes de viande. Mon ventre est à deux doigts de crier famine et je m'éclipse avant de me faire repérer. En cinq minutes, mon repas est englouti, d'ailleurs je ne sais même pas ce que j'ai mangé,et quelques instants je suis à nouveau à côté d'elle.
Je m'assoie sur le canapé, le plus loin possible et observe son profil. Elle ne paraît pas concentrée sur la télévision ni sur son repas. Elle semble au contraire se retenir de regarder vers moi. À sa droite.
Je souris légèrement. Est-ce un signe ? Me sent-elle vraiment ? Comment est-ce possible ? Est-elle si forte que cela ?
Encore et toujours des questions. Quand aurai-je mes réponses ?
Je reste encore une heure à ses côtés avant de m'éclipser. Je pars rejoindre Pandore chez elle, en Grèce. Dans la villa que je lui ai offerte pour qu'elle n'ait pas à supporter les Enfers et ma personne toutes les années qui sont passées et qui passeront. Je sais maintenant que retenir quelqu'un n'est jamais bon.
L'odeur du magnolia est légère tandis que je m'avance vers les marches. Pandore m'attend déjà devant, les bars croisés sur la poitrine.
– Que fais-tu ici ?
– Je suis juste venu te voir, rien de plus. Un vieil ami ne peux plus parler à sa vieille amie ?
Elle semble se détendre et s'assoie sur les marches. Je la rejoins rapidement et lui donne un coup d'épaule auquel elle répond.
– Tu n'es pas venue cacher la boîte quand même ? Au cas où, je rajoute devant le regard accusateur de Pandore.
– Non. Je te l'ai dis, ce sont les Moires qui l'ont. Ce fardeau commençait à être un peu trop lourd à porter.
Je me tais quelques instants.
– On a tous un fardeau à porter. Tous.
– Je sais. J'ai juste choisi la facilité.
– Je ne te juge pas, sache-le. J'aurai fais la même chose si j'avais pu.
On ne dit plus rien pendant un moment. Pandore semble sur le point de parler mais chaque fois elle se ravise.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
Roman d'amourRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...