Chapitre 28

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« Que voulez-vous que je lui
apprenne ? Il ne m'aime pas. »
- Socrate

Calliope

Dix minutes que je poireaute devant le miroir argenté qu'Hadès m'a offert. J'avance ma main et effleure la surface. À mon contact, elle ondule en de légères vagues aux mille couleurs scintillantes. Je retire rapidement ma main et tout s'arrête.

Avec Pandore, on a décidé qu'elle seule irait prévenir Hadès de la prophétie.

C'est plus raisonnable. On ne peut pas me voir dans les Enfers. Cerbère ne peut pas me voir sinon elle comprendrait tout. Elle saurait que je sais.

J'ai l'impression, en pensant ça, d'être dans un épisode de Friends, quand tout le monde commence à comprendre pour Monica et Chandler.

Alors je la joue cool, devant le miroir, en attendant le retour de Pandore. Peut-être que m'asseoir sur mon lit n'est pas interdit.

Je pose mes fesses sur le moelleux de la couette. Je triture mes doigts et n'arrive pas à mettre mes idées au clair. Et si Hadès ne nous croit pas ? Et s'il nous croit ? Comment va-t-il réagir ?

Je me pose trop de questions sans avoir la réponse, alors j'essaie de me concentrer sur mon reflet dans le miroir. Mais rien n'y fait, je pense encore à ce que qu'il peut bien se passer là-bas. Si Hadès ne croit pas un seul mot de ce que va lui dire Pandore ? Si au lieu de la croire, il persiste et signe avec Cerbère ? S'il donne la voix à Déméter ?

Je ne peux pas croire en ce scénario. Hadès est obligé de croire Pandore. Il ne peut en être autrement. Nos destins sont liés. Scellés. Si jamais il n'entend pas ce que dit Pandore, ma vie en dépend. La prophétie annonce ma mort. Et insinue la sienne. Je ne peux laisser une pareille chose arriver. Je me relève et me tiens à nouveau devant le miroir, les mains sur les hanches. J'approche mon visage jusqu'à ce que je colle mon nez. Puis j'avance ma main et caresse la surface. J'hésite seulement quelques minutes puis me rappelle que je ne peux pas être égoïste et tout faire foirer en me pointant dans les enfers pour tout retourner sur mon passage.

Je retourne alors en soufflant sur mon lit et m'assois. J'attends encore une dizaine de minutes mais toujours pas de Pandore en vue. Je m'allonge et allume mon iPod pour essayer de me changer les idées. Je lance ma meilleure playlist et automatiquement, mes nerfs se calment, mes mains se desserrent.

Lentement, mes yeux se ferment et je ne tarde pas à m'endormir. Au moins, mon cerveau est en paix pour quelques instants. Enfin mon cœur peut battre naturellement.

Hadès

Je sors de ma chambre pas plus reposé que quand j'y suis rentré. Je n'ai pas réussi à trouver le repos que j'espérais.J'ai dû lutter toute la nuit contre mon esprit qui pensait à Calliope et Cerbère qui m'en demande beaucoup.

Je marche le long du couloir. Je trouve le palais si silencieux. Tellement peu vivant et joyeux. Tellement pas comme l'appartement de Calliope et Pandore. Je me masse la poitrine et rentre dans mon bureau, les idées encore plus noires que quand je l'ai quitté.

Pandore m'attend, assise sur la chaise face à mon fauteuil. J'ai senti le lien me tirailler mais n'y ai pas prêté attention.

À quoi je fais attention maintenant de toute façon ?

Elle ne prend pas la peine de se retourner et je fronce les sourcils. Que se passe-t-il ? Une fois assis face à elle, je l'observe et trouve un regard fatigué et apeuré. Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que déjà, Pandore sort un papier de sa poche.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant