Chapitre 18

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« Un jour à la fois. »
Inconnu.

Hadès

Le jour vient de se lever et j'ai déjà fui ma chambre, mes problèmes.

Le regard perdu sur les Champs Élysées, j'observe sans vraiment les voir le champ des asphodèles. Elles commencent à perdre de leur éclat. Le blanc jusqu'alors si pur jaunit. Elles paraissent terne et sans vie. Sans vie comme Perséphone.

Perséphone.

Calliope.

La mort et la vie. Si différentes. La mortelle et ma déesse sont si différentes et pourtant si semblables. Mes pensées moroses ne me quittent pas depuis hier soir et je grogne. Si seulement tout peut s'éclairer d'un coup. Si seulement la réponse apparaît là, devant mes yeux. Perdu dans mes pensées, je ne fais pas attention à Pandore qui me rejoint dans les champs.

– Comment vas-tu ?

Je me tourne pour regarder la jeune femme aux cheveux violine. Pandore est l'innocence incarnée. D'abord habillée de couleurs sombres lors de sa naissance, elle a fini par opter pour une garde-robe dans les tons pastels, soulignant ses yeux émeraudes et sa peau de porcelaine. Pandore est une magnifique déesse et aphrodite à longtemps jalousée sa beauté. Pourtant, je ne l'ai jamais vu autrement que comme une sœur. Elle n'est pas faite pour moi. Quelqu'un là-haut la chérit tristement en attendant de pouvoir à nouveau la voir. Quelqu'un qui fait battre le cœur de Pandore et la maintient encore en vie.

Le destin. Le foutu destin appelé Zeus a décidé de les séparer, bâillonnant leurs sentiments. Enfermant leur cœur dans de petites boîtes dont personne d'en connaît la clé, hormis eux deux.

Je sais à quel point c'est dur. Pour eux deux. C'est pourquoi je n'ai jamais parlé réellement de ce que je ressens avec Pandore. Elle souffre assez comme ça, pas besoin de lui rajouter mes problèmes comme ça.

– Hadès ?

Pour la seconde fois, Pandore me sors de mes pensées. Je secoue la tête, chassant les mauvais nuages.

– Je vais bien.

– Tu en es sûr ?

– Sûr et certain, j'étais juste dans la lune. Et toi, comment ça va ?

Elle balaye ma question d'un haussement d'épaule. Elle n'a pas besoin de parler pour que je comprenne. Elle pense à lui plus que d'habitude aujourd'hui.

– Tu comptes tourner autour du pot longtemps avec Calliope ?

Sa question me prend au dépourvu, parce que je n'ai tout simplement pas la réponse. Dois-je continuer ou reculer ? Blesser ou être blesser ?

– Je n'en sais rien. Elle me fait perdre la tête.

– C'est une mauvaise chose ?

– Non. Je ne pense pas.

Pandore ne répond pas mais son regard transperçant parle pour elle. Je repense à l'amour impossible de mon amie. J'ai la chance de pouvoir vivre une jolie mais courte histoire avec Calliope. J'ai l'impression, dans un sens de trahir celle qui aura toujours une place de mon cœur. De trahir mes émotions. J'ai l'impression que hier j'étais prêt à sauter le pas et qu'aujourd'hui j'ai reculé de dix pas pour faire marche arrière.

Il serait peut-être temps que je prenne une décision.

Je ne suis pas sûr de pouvoir à nouveau éprouver d'aussi beaux et cruels sentiments à l'égard de Calliope comme j'ai aimé Perséphone.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant