« Les nouveaux débuts sont souvent déguisés en douloureuses fins. »
– Lao Tzu.Calliope
Apollon me conduit vers une ouverture miroitante, comme faite d'eau. Mais honnêtement, je n'y fais pas trop attention, encore sous le choc de ce qu'il s'est passé quelques minutes plus tôt. Subitement, Apollon se tourne à ce que l'on soit face à face.
– Je ne vais pas t'effacer tes souvenirs, d'accord.
Je hoche la tête. Pourquoi il ne le ferai pas après tout ? C'est peut-être mieux de tout oublier ? Il reprend.
– Souviens-toi de ce que je t'ai dit Calliope. S'il te plaît souviens-toi en.
J'acquiesce mais à vrai dire, je ne me rappelle même pas ce qu'il veut dire par là. Mon cerveau tente d'annihiler tout ce qui touche à ce monde. Apollon semble satisfait de ma réponse et tant mieux. Il continue alors sa route vers le mur d'eau argentée. Il me prend dans ses bras et saute à travers la paroi.
Je sens à peine le passe. À dire vrai, je ne ressens rien du tout, que ce soit émotionnel ou sensitif. Je suis devenue une de ces coquilles vides qui ne pense qu'à leur malheur.
Je détestais ces personnes avant, maintenant je comprends ce qu'elles ressentent et rejoins avec joie le groupe des filles esseulées et anéanties.
Je suis trop concentrée sur ma peine pour penser à ma colère. Pas assez concentrée sur les paroles du dieu de la musique. Pas assez sur ce qui a de l'importance.
On atterri dans mon salon. Pandore nous attend, accoudée au bar et se précipite vers nous à notre arrivée. Ils se regardent quelques instants avant qu'Apollon ne me tende à Pandore. Je passe de bras à d'autres. Les bras réconfortants et chauds de Pandore me berce un peu plus et je sens les larmes affluer dans mes yeux.
Je ne veux pas pleurer. J'avais promis.
Quand Pandore croise mon regard vide, elle comprends qu'une chose importante vient de se passer. Elle questionne d'une œillade Apollon mais ce dernier lui fait comprendre qu'il doit y retourner. Il va pour se volatiliser quand il se tourne une dernière fois pour regarder Pandore.
– Je reviendrai. Je le promets.
Elle hoche la tête puis m'amène sur le canapé et m'allonge. Elle me caresse les cheveux mais je ne fais que très peu attention à elle. Je revis encore et encore la scène de tout à l'heure. Je revoie encore et encore le regard d'Hadès.
Il est heureux d'avoir cet enfant avec elle ! Avec Cerbère.
Je suis encore en train de repenser à tout ça quand une douleur sourde à la joue me sors de mes pensées. Je me tourne vers Pandore et prends vraiment enfin conscience que je suis à l'abri, chez moi.
– Désolée mais c'était le seul moyen.
Je secoue la tête pour signifier que ce n'est pas grave et les larmes coulent sur mes joues. Satanés émotions.
– Pourquoi Apollon était dans notre salon Callie ?
Je sais qu'il faut que je lui dise tout. Je prends une profonde inspiration et balance tout. Comment Apollon m'a tendu un piège pour m'amener sur le Mont Olympe. Comment il m'a ensorcelé pour que je ne puisse ni bouger ni parler. Et enfin la nouvelle de Cerbère.
– C'était horrible, j'étais là, figée, à ne rien pouvoir dire. À regarder Hadès dire qu'il aime encore Perséphone, que Déméter a gâché ses chances d'être heureux dans la vie. Et cerbère est arrivée, enceinte de lui.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
RomantizmRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...