« Et je viens en un lieu où la lumière n'est plus. »
- Dante Alighieri, L'Enfer Chant IV.Calliope
Brûlant. Mes membres me brûlent et inondent mon corps de lave. J'en suis persuadée. Persuadée aussi que je vais bientôt mourir parce que la douleur est insoutenable. Après la douloureuse brûlure vient le martèlement. Je peux à présent sentir les battements de mon cœur taper contre mes paupières. Mon crâne. Mes os. Jusque dans mes orteils. C'est insoutenable et je crie à mon corps de se réveiller. Une odeur que je reconnais ne me quitte pas. Mais peut-être que je me l'imagine parce que dans l'état dans lequel je suis je ne suis plus sûre de rien.
J'ai envie d'ouvrir les yeux mais ils sont tellement lourds. Trop lourds à mon goût même. J'essaie de bouger un de mes membres, ne serait-ce qu'un orteil mais rien n'y fait, je reste figée comme prise dans du béton. Je me sens hyper ventiler. Pourquoi je ne peux pas bouger ? Mon rythme cardiaque s'accélère, et la douleur dans ma poitrine devient insupportable. Mon souffle est erratique et je ne peux rien faire. L'air manque dans mes poumons au point de me brûler. Je cherche la moindre faille dans ma respiration pour parvenir à la réguler mais la peur me fait faire n'importe quoi. Je suis prise au piège dans ma propre terreur. Et personne ne peut m'aider à part moi-même.
Inspire.
Expire.
Inspire.
Expire.
À force de persévérance, je réussis à me calmer et ai l'impression d'avoir bougé un index. Alors je réessaie. Cette fois, c'est toute la main. Je me félicite intérieurement et entreprend d'ouvrir les yeux. Une lumière crue me les fait refermer aussitôt. Je retente l'expérience et cette fois, la clarté est moins éclatante. Bougeant légèrement la tête, je prends connaissance de l'endroit où je suis.
Déjà, ce n'est pas ma chambre.
Pas non plus celle de Meg slash Pandore.
Donc où je suis ?
Je suis étendue sur un divan gris anthracite recouvert d'une couverture en soie rouge carmin. Sous mes doigts, le tissu glisse. D'une douceur inouïe, j'ai envie de le frotter contre mon visage et de ronronner de plaisir. La panique passée, je suis désormais à moitié détendue.
Non parce que je ne sais toujours pas où je suis.
Je me relève pour me mettre en position assise mais dois attendre quelques secondes avant que la pièce cesse de tourner. Je me recule doucement dans un coin du divan, essayant de respirer calmement, mon pouls recommençant à faire des siennes. J'observe alors plus attentivement la pièce où je me trouve.
Un lit à baldaquin me fait face, lui aussi recouvert d'une couverture en soie d'un rouge très profond. Les voiles transparents du lit reposent soigneusement autour de l'encadrement en fer forgé. Ce lit est incroyable ! Les courbures de fer noir s'arrêtent juste à la moitié du lit, laissant libre la vue du plafond. Jamais je n'ai vu tel lit et honnêtement je me fais rage pour ne pas sauter dessus. Je laisse mes yeux parcourir le reste de la pièce sombre, m'arrêtant sur une grande armoire en bois massif, un miroir sur pied et une table en plein milieu. Le seul éclairage sont les bougies entreposées un peu partout.
D'accord, pas d'électricité par ici à ce que je vois. Et beaucoup de rouge également. J'ai atterri dans un univers parallèle peut-être ? Ou alors je suis en train de rêver et je vais bientôt me réveiller ?
Petit à petit, les souvenirs me reviennent. J'étais chez Pandore, en Grèce et j'ai subitement perdu connaissance dans sa chambre alors que les deux divinités étaient en train de se prendre le bourrichon. Je me souviens aussi que Hadès m'a prise dans ses bras. Rien qu'à se souvenir j'ai les joues qui brûlent.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
RomanceRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...