Chapitre 5

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« Et comme celui qui, sorti de la mer, sur la rive haletant se tourne vers l'eau périlleuse, et regarde ; ainsi se tourna mon âme fugitive pour regarder le passage que jamais ne traverse aucun vivant. »
- Dante Alighieri L'Enfer.

Calliope

Le lendemain matin, aux alentours de huit heures, je suis réveillée par une masse de violet, de rose et de bleu qui me saute dessus. À deux doigts de la crise cardiaque, je pousse un grognement barbare et tente d'envoyer valser ce que je considère comme meilleure amie et colocataire. J'ai fermé les yeux il y a seulement trois petites heures et aurais aimé dormir un peu plus. J'ai passé ma nuit à ressasser les paroles de l'ancienne Meg devenue Pandore et n'avait pas vraiment envie de fermer l'œil. Qui l'eut cru, les dieux et déesses olympiens sont bel et bien vivants. Et bouleversent toujours nos vies.

Et puis il y avait Hadès. Il aurait pu revenir à tout moment dans ma chambre et j'avais bien deux trois mots à lui dire. En particulier la notion d'intimité qu'il ne devait certainement pas connaître. Ou alors rectifier une bonne fois pour toutes ses pensées : non, je ne suis pas son ex-femme.

Sortant la tête de sous la couette, j'ouvre les yeux pour voir deux yeux verts d'eau à deux centimètres de mon visage.

– Toi aussi tu ne connais pas la notion d'intimité et espace personnel ?

– Ouh... Tu devrais peut-être aller te laver les dents. Et en profiter pour te coiffer, tu as une mine affreuse.

– Je te remercie. Très sympa tout ça de bon matin.

Je la repousse sur le côté et me lève à demi du lit. Je baille et en profite pour vérifier mon haleine. Bah quoi ? Qui ne l'aurait pas fait ? Je regarde mon lit d'un œil envieux. J'ai tellement envie de me recoucher, de retrouver le moelleux de ma couette après avoir passé la nuit à chercher des infos sur les dieux et déesses grecs. Et leur arbre généalogique est à se tirer les cheveux. J'en ai eu le tournis si bien que je suis allée me coucher pour éviter de trop me creuser les méninges.

– Quelle mouche t'a piqué pour que tu sois aussi matinale ? Je comptais sur toi pour pouvoir faire la grasse matinée.

– J'ai une surprise pour toi !

Je grogne. Je n'aime pas les surprises. Elle le sait.

– Aller debout Callie !

Et voilà qu'elle tire mes bras pour me mettre debout avant de m'amener à la salle de bain.

– Je te donne dix minutes fais vite.

Non mais je n'y crois pas. Elle me lève de bonne heure, me fais une surprise alors que j'en ai horreur et en plus me donne des ordres ? Alors là ! Les dix minutes elle peut se les mettre là où je pense, je vais prendre mon temps.

Une demi heure plus tard, trois tasses de café et une douche, je me tiens devant l'immense miroir qui orne la chambre de ma divinité d'amie.

– Tu rigoles ?

J'observe le miroir fait d'ornements et d'arabesques en or rose qui me fait face. Il semblerait que ce truc soit en réalité un portail, à la façon Harry Potter. Je reste quand même sceptique.

– Non. C'est Hadès qui me l'a construit il y a longtemps quand j'ai décidé d'aller vivre sur la terre ferme.

– Tu es vraiment sûre de toi, parce que tout ce que je vois c'est un miroir.

Sans comprendre ce qu'il m'arrive, je suis projetée contre le miroir. J'ai le réflexe de me protéger avec mes bras en attendant l'impact qui ne devrait pas tarder.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant