« Il n'y a pas de remède contre l'amour, c'est
le ciel qui guide les coeurs. »
- William Shakespeare, Les joyeuses
commères de Windsor »Hadès
Au petit matin, je me suis évaporé dans mon fameux nuage de fumée noire pour rejoindre les Enfers. J'ai plusieurs choses à régler et la première est de mettre un terme à ma factice relation basée sur le sexe avec Cerbère. Je me sais égoïste mais pas au point de continuer à faire croire à la pauvre gardienne des Enfers que la situation peut continuer, même si Calliope me rejette. La possibilité est grande mais je préfère rester sûr de moi et je ne veux pas me servir de Cerbère comme d'un second choix, car c'est triste à dire, mais elle ne le sera jamais.
Je fais le tour du palais de pierre et de marbre mais ne la trouve nul part. Elle doit sans doute être chez elle. J'aurai pu me téléporter à nouveau, mais j'ai envie de me balader un peu. De redécouvrir ce royaume qui est le mien.
Je traverse l'immensité des champs d'asphodèles et d'iris. Hume le parfum si caractéristique des fleurs et observe la voûte noire qui me surplombe. Qu'est-ce que j'aimerai que ce soit le ciel. J'ai pu à de nombreuses reprises, pendant mes passages sur Terre, observer le ciel étoilé. Si seulement ici je peux avoir ne serait-ce qu'une étoile. Même un changement de couleur me suffirait. Je trouve l'immensité du ciel nocturne autant apaisante qu'angoissante. Trop de possibilités sont possibles, sont promises. Le ciel promet une infinité qui n'attend qu'une chose. Qu'on la saisisse. Pourtant, l'infinité est horrible. J'en sais quelque chose, vu que je me retrouve encore ici 3000 ans plus tard. Je souffle. Il faut bien que je me contente de ce que j'ai. Soit cet éternel abîme noir.
Mon pied bute contre les premières marches de chez Cerbère et je baisse la tête. Que va-t-il se passer quand je vais lui annoncer que je mets un terme à la relation ? J'ai peur de sa réaction. De réveiller sa troisième personnalité et de déclencher une guerre. Sur le pas de la porte, j'hésite à rentrer. Prenant une grande inspiration, j'appuie sur la poignée d'or en forme de chiens à trois têtes et m'avance sur le seuil du couloir. Tout est plongé dans les ténèbres et le silence. Cerbère a-t-elle senti que j'arrivai ? Que je viens pour mettre un terme au sexe entre nous ?
Je tente de l'appeler mais je n'ai aucune réponse en retour. Je fronce les sourcils. Où est donc Cerbère ? Je m'aventure dans les escaliers de bois pour accéder au premier étage. Ce n'est pas la première fois que je viens. Je serai capable de monter les marches les yeux fermés, cette maison n'a plus aucun secret pour moi.
Les escaliers, d'abord lumineux et tapissés de toiles et mots venant de Cerbère et de ses différentes personnalités, s'assombrissent au fur et à mesure que l'on gravit les étages. Le troisième est complètement peint en noir, avec les volets fermés et jamais personne n'y a eu accès. Pas même moi.
La porte de la chambre de Cerbère est légèrement entrouverte et laisse passer un raie de lumière. Je m'avance prudemment, l'obscurité accrochée à mes pas.
Ténèbres puis lumière.
Doucement, je pousse le panneau de chêne et m'enfonce dans la chambre. Elle est là, à moitié dévêtue au milieu de la chambre, le regard en direction de l'immense dressing. En me voyant, elle se reprend et se dirige vers moi.
– Hadès, lance-t-elle, guillerette.
Je fronce les sourcils. Son attitude est étrange. Je vois quelle lance un regard inquiet vers le dressing. Y aurait-il un problème ? Quelqu'un ici ? Ce ne me gêne pas qu'elle voit d'autres personnes, mais à part un mort, je ne vois pas qui cela pourrait être.
La voir là, presque nue devant moi ne me procure aucune sensation, étrangement. Je détourne le regard du dressing et la regarde elle. Je vois qu'elle s'est avancée et commence à se mettre à genoux. Je l'arrête. Je ne suis pas là pour ça et n'ai pas envie d'elle. Je ne veux pas avoir cette discussion quand elle est à genoux et moi debout. Il faut que l'on parle d'égal à égal.
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Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]
Lãng mạnRoman Perséphone, retravaillé à la première personne (il y a quelques modifications). Je voulais votre avis pour savoir lequel vous préfériez :) Et si Perséphone n'était pas le grand amour d'Hadès ? Et s'il y avait quelqu'un d'autre ? Calliope, 21...