Chapitre 22

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« Je viens en un lieu où la lumière se tait,
mugissant comme mer en tempête,
quand elle est battue par des vents contraires.
La tourmente infernale, qui n'a pas de repos, mène les ombres avec sa rage ;
et les tourne et les heurte et les harcèle. »
Dante Alighieri, L'Enfer, Chant V.

Calliope

La poigne d'Apollon est douce, ce qui contraste avec celle d'il y a une heure. Je n'arrive pas à le regarder dans les yeux.

C'est trop dur. Le goût de la trahison est ignoble. Amer. Aussi dévastateur qu'une tempête. Je peux à nouveau reprendre la maîtrise de mon corps mais ne montre aucun signe de protestation. Je me sens vaincue. Et en voyant Hadès, je vois que lui aussi.

En m'apercevant, tous les dieux restent estomaqués avant de tous parler en même temps. C'est un véritable vacarme. Chacun veut savoir si je suis Perséphone. Chacun s'insurge à sa manière.

Bon sang, regardez-moi, je ne suis pas elle !

Quand Apollon se pense au creux de mon épaule, je frissonne. Mon frisson s'intensifie quand il murmure un nouvel ordre dans mon oreille. Je tourne précipitamment la tête, plongeant mes yeux dans ceux, vairons, d'Apollon. Je tente de le supplier, de l'implorer de me laisser ma voix dans toute cette histoire.

Je dois le défendre. Je dois me défendre. Je dois tous nous défendre !

Mais je ne réussis qu'à plus le renfermer sur lui-même. J'aurai tellement aimé pouvoir hurler ma rage mais ma gorge est comprimée dans un étau. Un étau qui m'empêche de pouvoir prononcer ne serait-ce qu'un soupir.

Je vois flou, les larmes commencent à s'accumuler devant mes yeux. Je ne prête plus attention à rien. La vaste pièce circulaire semble se refermer sur moi et les dieux qui m'entourent paraissent tous immenses comparés à moi. Je suis prisonnière et ne connais pas encore la sentence qui va nous être attribuée.

Je cherche du réconfort auprès d'Hadès mais il ne me regarde pas. Il a le regard fixé dans le vide. Cette constatation me fait perdre le peu de force qu'il me reste.

Une passade. Je ne suis qu'une passade. Je ne dois pas l'oublier. J'enfouis ma tristesse au plus profond de mon âme et redresse les épaules. Je suis forte, bien plus que ce que pense tout ceux dans cette pièce.

En arrivant au centre de l'étoile à douze branches, j'ai les yeux secs et le visage fier. Je camoufle du mieux que je peux mes mains tremblantes et avance.

Je suis forte.

Je suis courageuse.

Je ne suis que colère.

Jamais ils n'arriveraient à tout me prendre. Je ne prendrai plus la fuite comme j'aurai pu le faire par le passé. J'affronterai tout et m'en sortirai. C'est une promesse que je me fais.

Je ne regarde pas Hadès, sa présence étant bien assez dure comme ça. Tous les dieux me fixent désormais en silence et me regarde avec curiosité.

– Je vois pourquoi tu t'es laisser distraire Hadès, dit Zeus, le visage goguenard.

– C'est Perséphone ? s'interroge Héra.

Je ne suis pas Perséphone ai-je envie de hurler mais mes lèvres restent collées.

Je suis Calliope ai-je envie de souffler. Juste Calliope. Une humaine qui ne pliera pas devant eux.

Je me sens effrontée et décide de les regarder un par un. De tous les défier du regard. Je me trouve face à Zeus, c'est le premier sur ma liste.

Les dieux de l'Olympe - T1 Perséphone (1ère personne) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant