Chapitre 16 : Stanislav Shcherbakova

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J'avais fermé les yeux sans m'en rendre compte. Quand je les rouvris, je me retrouvais seule dans la chambre. J'allais rapidement me rincer le visage et bu un peu d'eau pour faire passer la sensation de brûlure qui courait le long de ma gorge. Seulement cela n'y fit rien. Les mains de part et d'autre du lavabo, je regardais mes cheveux blonds encadrer mon visage.

Paradoxalement, je semblais être en bien meilleure santé. Mes cernes avaient presque disparu et le pansement qui longeait le long de mon front en passant par-dessus mon sourcil semblait avoir fait son effet.

Je le retirais doucement, laissant percevoir une trace de chair rouge jouer le long de mon sourcil.

 - T'es réveillé ? La voix de Mikhaïl me sortit de ma contemplation. On y va.

Sans dire le moindre mot, je le suivis hors de la chambre jusqu'à la voiture de la veille et le regardais prendre la route. Apparemment, on ne lui avait pas donné d'informations sur le papier. Ou alors il s'apprêtait à me tuer et à m'abandonner sur le bord de la route.

Ou pire. Il me ramenait pour me torturer...

Je regardais le soleil décliner et ignorais mon mal de ventre grandissant. Apparemment, je commençais à développer un mal des transports dont je me gardais bien de partager avec mon futur bourreau.

Quand enfin leur maison m'apparut, mes brûlures d'estomac se réveillaient. Je sortis doucement de la voiture comme si on m'amenait à la potence.

Comme la dernière fois que j'avais traversé ce salon, dès mes premiers pas, tous se retournèrent pour me dévisager. Je pressais le pas et dépassais chaque escalier, chaque marche, chaque mètre jusqu'à retrouver ma chambre.

Puis dès que la porte fut refermée, je me ruais dans les tiroirs, cherchant désespérément ce foutu mot. Tiroir, placard, salle de bain. Je regardais absolument partout, mais rien. Absolument rien ! Ce papier avait tout bonnement disparu.

Quand on toqua à ma porte, je sentis mon cœur me sauter à la gorge.

Putain ! je détestais ça. Tuez-moi ou laissez-moi, mais pitié qu'on arrête de jouer.

 - Je peux entrer ?

La voix de Youris m'apparut et j'avoue qu'aucune réponse ne put franchir ma bouche.

 - Hey printcess, ça va ?

Les sourcils froncés, il me regardait sincèrement en attendant une réponse. De tous les comportements qu'il était possible d'adopter pour ce genre de situation : rigoler, démentir, s'énerver. Mon corps avait choisi la moins humble : s'enfuir.

Je m'élançai dans la salle de bain avant de claquer la porte après moi. Une fois m'être assuré de l'avoir bien fermé, je me laissais glisser contre elle jusqu'à être assise par terre et ramenais mes pieds à ma poitrine.

Sérieux, je ne pouvais pas pleurer pour ça. Il ne m'était rien arrivé, j'avais mal nulle part, mais j'arrivais pas à commander à mes larmes de rester où elles étaient.

J'ignorais les coups de Youris contre la porte, ou le bruit de ma porte d'entrée qui se ferme. Je ne me contentais plus que de pleurer.

Putain ! c'était pas moi ! Je devais être plus forte que ça. J'essuyais rageusement les dernières perles de sel avant de me mettre des petites claques sur les joues pour me réveiller un peu. Bon, ils n'avaient rien trouvé. Ça me servira de leçon. La main tremblante, j'ouvris la porte de la salle de bain et regardais mes placards pour y trouver n'importe quoi qui pouvait me servir de change.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant