Chapitre 44 : Elle

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Viktor :



 - Il faut qu'on se débrouille pour la détacher d'Igor, énonçai-je à Dimitri.

 - Ou bien on se débrouille pour les faire sortir tous les deux. Deux coups en un, et on règle une bonne partie de nos problèmes. Je m'en charge si tu veux, reprit-il en saisissant la crosse de son arme.

 - Arrête de jouer au con et dépêche-toi d'enlever ta main de là. Je jetai un coup d'œil aux policiers traversant la salle de bal. Tu veux leur donner une raison de m'arrêter ou quoi ? Et venez par ici. Ordonnai-je aux hommes qui m'entouraient. J'ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La protection de Fiodor elle-même a ses limites. Officiellement, je ne suis pas là, mais si je me retrouve impliqué dans n'importe quelle merde, je pourrais être arrêté et ce bordel sera fini pour de bon. Vous avez intérêt à tous vous tenir tranquilles. Ça signifie pas de meurtre, pas de kidnapping et pas de pots-de-vin. Si l'un des votants va cafter qu'on a essayé de les soudoyer, je replonge directement. C'est clair ?

Je les observai hocher la tête et je leur ordonnai d'aller chercher Alessio. Je n'allais pas rester ici indéfiniment.

 - Alors, comment comptes-tu faire pour la devushka ? Me chuchota Dimitri entre deux poignées de main.

Après un court silence, il fit volte-face pour se retrouver face à moi. Je retire ce que j'ai dit, il avait toujours cette fichue attitude qui me les brisait plus que de raison. Sa manière de se comporter comme si c'était ma mère commençait sérieusement à m'agacer. Je l'ignorai et me dirigeai vers le bar pour prendre un verre lorsque ce mudak frappa du poing sur la table.

Mdr, si je n'étais pas obligé de me faire discret, je lui aurais éclaté le crâne sur la table, et il savait que j'en étais tout à fait capable, ça n'aurait pas été la première fois. Malheureusement, mon second était intelligent et savait que dans un environnement hostile, je devais me contenir. Alors je me contentai de reposer calmement mon verre pour enfin daigner le regarder.

 - Quel est ton problème, Dimitri ?

 - C'est toi mon problème, Viktor. Ne me dis pas que tu hésites encore !

Mon visage se courba en un petit sourire.

 - Il ne me lâcherait jamais, hein ? Si je ne l'abats pas ce soir, Dimitri, je te laisserai le faire à ma place. Ça te calme ou tu veux qu'on rédige un contrat ? Je le regardai souffler avant de s'emparer de mon verre. Bon, maintenant que tu as initié ta petite crise existentielle, il va falloir passer aux choses sérieuses, repris-je. J'ai le vote de Pavel et de trois autres gars. Alessio est plutôt bien parti.

 - Ouais, et ce n'est pas n'importe quel banquier. Mais il faut avouer que l'autre bâtard d'Igor n'est pas trop mal non plus.

J'acquiesçai. Il avait raison, mais nous n'avions pas d'autre choix. Je regardai mon second qui prit une grande inspiration, et je l'imitai. Il était temps de rentrer dans la course. Mais dès que je me retournai, une migraine s'empara de ma pauvre tête. Je détestais ce genre de soirée. Mais à peine avais-je eu le temps de me préparer psychologiquement qu'une rafale d'actionnaires vietnamiens me présenta leur poignée de main que je serrai une à une.

Monsieur Anh Dũng et Cao Sơn, chacun dirigeaient une petite entreprise dans la très respectable ville portuaire de Ho chi Minh. Enfin, très respectable pour nous. Ho chi Minh est l'une des plus grosse plaque tournante du trafique de drogue synthétiques, une parfaite transition entre l'Asie du sud-est et la Chine. Je devais bien admettre qu'Andrei avait un excellent don pour les affaires, les gangs de trafiquants qu'il dirige  utilisent ses ports et ses liaisons aériennes pour transporter de la drogue dans toute la région.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant