Chapitre 48 : Traître

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Sasha :



Je descendais les marches qui m'amenaient aux cellules où le dénommé Lev était retenu depuis soixante-douze heures maintenant. Mon arme en main, il était temps d'en finir. Les cargaisons allaient être déplacées et Igor ne pouvait pas se permettre de rater ne serait-ce qu'une seule transaction. Dissimuler la perte des vingt pourcent avait déjà été un parcours du combattant.

J'avais dû assassiner toutes les personnes qui étaient au courant. Si le grand chef l'apprenait, je ne donnerais pas cher de notre peau, et Lev était le seul qui pouvait nous permettre de rattraper le coup. Mais quelque chose me disait qu'il n'avait pas ouvert la bouche pendant tout son séjour. C'était comme ça, pour certaines personnes, plus qu'une organisation, les branches auxquelles elles appartenaient étaient leur famille. Et beaucoup seraient prêts à faire l'impensable pour la protéger, à endosser la responsabilité, à se laisser torturer, et bien souvent, à appuyer sur une détente. Peu importe ce qu'il adviendrait de notre âme, la famille était la seule entité importante à protéger, et c'était exactement ce que je m'apprêtais à faire.

Devant la porte de cuivre, je frappai trois grands coups, et on m'ouvrit. Le garde placé par Igor n'avait pas bougé, seule différence, le sang frais qui lui collait à la peau. À quelques pas de moi, l'homme de Viktor était toujours enchaîné, le visage et le corps couverts de multiples fractures et tant de sang qu'il m'était désormais impossible de reconnaître son visage. Mais cela m'importait peu.


 - Il a parlé ?

 - Pas vraiment.

Les sourcils froncés, je fis volte-face pour me retrouver face à ce gorille.

 - Rien du tout ?

 - Il n'a pas prononcé le moindre mot... me souffla-t-il.

Je m'approchai de ma future victime et attrapai ses cheveux pour le forcer à me regarder. Ma nonchalance habituelle était parfaite pour cacher mes émotions, et c'était nécessaire, car je ne pouvais pas mieux dissimuler la colère que je ressentais à cet instant.

 - Rien du tout... répétai-je, la mâchoire serrée. Malgré tout ça ? demandai-je en faisant référence aux différents lames et objets de torture dissimulés.

Je remarquai que le bourreau tentait de faire un pas en arrière, mais je m'approchai de lui trop précipitamment pour lui laisser le temps de faire quoi que ce soit d'autre.

 - Qu'est-ce que tu lui as fait ?! rugis-je.

Je n'attendais pas vraiment de réponses, je les avais toutes à portée de vue. Ses doigts étaient tous fracturés, son corps parsemé de coups de couteau, des plaques rouges vives témoignaient de brûlures au troisième degré, et j'avais été témoin de la simulation de noyade.

J'attrapai mon arme et la pointai sur le crâne de Lev, avant de tourner le canon sur le garde.

 - Qu'est-ce que t'as appris, putain de merde ?! J'étais pas con, même le plus dévoué des hommes ne pourrait pas résister à autant de douleurs, et le fait qu'il évitait à tout prix de me regarder signifiait une seule chose. Il avait parlé. La question était de savoir pourquoi ce putain de garde refusait d'ouvrir sa gueule.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant