Chapitre 53 : Au porte de la nuit

56 5 2
                                    



Viktor :


Trois quatre-quatre gris-noir s'approchaient rapidement de ce qui restait de ma maison, les fenêtres suffisamment baissées pour laisser dépasser les canons de leurs mitrailleuses automatiques. Une rafale de balles me frôla dangereusement et aussitôt on riposta. Chacun, blessé comme valide, s'empressa de récupérer une arme pour se tenir prêt à l'affrontement.

Les véhicules ouvraient leurs portes, laissant descendre des hommes entièrement cagoulés, tous protégés par des gilets pare-balles.

J'attrapai un mec qui passait par là et le tirai brusquement dans l'autre sens, l'empêchant de finir avec une balle dans la tête. À chaque fois que j'en tuais un, un second surgissait.

 - Chef ! Y en a aussi derrière nous ! m'informa Antio.

 - Baisse-toi vite et tire ! lui ordonnai-je.

Si on aurait dû faire une bouchée d'eux, le nombre de blessés dû à l'explosion nous rendait la tâche beaucoup plus ardue. Aucun de nous ne comptait sacrifier nos frères invalides.

 - Attention ! Alertai-je Antio qui venait d'achever un ennemi, sans se soucier du second qui arrivait.

D'un geste, je visais et tirai, je l'avais touché à la jambe. Pas suffisant pour le tuer, mais assez pour le retarder le temps qu'Antio finisse le travail. Il ne fallait surtout pas que je meure. J'étais le chef de ma branche, si je rendais l'âme, c'était tout le travail de mon père qui allait disparaître.

 - Antio, putain à quoi tu joues ! hurla Alexeï qui s'était empressé de me rejoindre.

 - Ne t'occupe pas de lui. Arme-toi !

M'obéissant, Alexeï tenta désespérément de fuir les balles en se réfugiant derrière un canapé. Moi, j'étais derrière l'ancien bar. Je n'avais plus qu'Alexeï en visuel, qui semblait être en très mauvaise posture. J'attrapai un morceau de verre pour tenter de voir au mieux ce qui se passait derrière. Cinq hommes étaient en train de finir ma nouvelle décoration d'intérieur en appuyant inlassablement sur leurs détentes. Il ne restait plus que trois personnes ici, Alexeï, Antio et moi.

Alexeï semblait à bout de souffle. Je déposai momentanément mon arme pour lui montrer mes deux mains avant de rabattre mes annulaire et auriculaire. Je bougeai furtivement mon index et mon majeur, tous les deux séparés de mon pouce.

En voyant mon signe, qui signifiait "est-ce que ça va ?", il me répondit d'un hochement de tête positif. Alors, je tendis le doigt vers le bar avant de pincer mes doigts entre eux pour signifier que nos ennemis étaient nombreux.

Suite à cela, je pointai mon index vers lui avant de placer ma main droite à plat, doigts tendus et paume vers le bas, en effectuant un mouvement rapide et brusque vers l'avant en la fermant en un poing serré. Ensuite, je lui montrai le chiffre cinq et utilisai de nouveau ma main droite pour faire un mouvement de battement rapide vers l'avant, comme si je tapais sur mon autre main ouverte. En langage des signes, cela signifiait que je lui ordonnais d'attaquer dans cinq secondes.

Il hocha de nouveau la tête et le compte à rebours commença.

Cinq.

Quatre.

Trois.

Deux. J'attrapai à nouveau mon arme.

Un. Je me repositionnai pour pouvoir bondir.

Zéro. Je tirai autant de balles que possible en visant constamment la tête.

En l'espace de quelques microsecondes, les cinq cadavres n'eurent même pas le temps de comprendre ce qui se passait.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant