Viktor :
Il devait être cinq heures du matin et la seule chose que je souhaitais plus que tout, c'était dormir un peu. Mais fermer les yeux était absolument impossible. Mikha, assis sur ma chaise, avait complètement pris d'assaut mon bureau. Ses ordinateurs étaient placés de part et d'autre, et il tapotait inlassablement une succession de 1 et de 0 à laquelle je ne comprenais rien.
Ces derniers temps avaient été assez secoués. Lev avait été enlevé, et trois jours après, un signal avait été capté. J'avais envoyé l'un de mes hommes camper aux alentours du nouveau QG d'Igor, qui était sans dessus dessous depuis trois heures maintenant. Cet homme devait servir d'antenne relais. Après le chaos précédent, il était hors de question que je sacrifie encore l'un de mes hommes. Je préférais que Mikha travaille à domicile.
L'appel téléphonique que j'avais reçu il y a quelques instants maintenant m'éclairait sur ce qui s'était passé. Sasha venait de faire exploser une voiture à l'entrée de mon territoire et s'était rendu dans l'un de mes motels avec une femme. À cette pensée, mon ventre se nouait. J'avais officiellement perdu tous mes agents infiltrés chez Igor, il m'était donc impossible de savoir ce qui se passait actuellement chez les serpents.
Je fus tiré de mes pensées par les coups portés à ma porte.
- Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je à Anatolie.
- Alexeï sera de retour dans les prochaines heures, répondit-il.
- Combien de temps ? demandai-je.
- Deux, trois heures tout au plus.
J'acquiesçai de la tête. Dimitri était encore en Irak et avait lancé la première livraison. Alexeï et Alban étaient presque finis avec la surveillance des points de passage, et j'avais confié la gestion de certains de mes comptes à Irina.
- Boss... ce n'est pas tout..., reprit Anatolie d'un ton hésitant. Je l'observai d'un air étrange, comprenant qu'il voulait me parler en privé. Je l'invitai à entrer et l'emmenai sur mon balcon. Il sortit une cigarette et commença à parler.
- Nous n'en sommes pas encore certains...
- Ça commence mal. L'interrompis-je.
- Mais... l'un de nos gars affirme qu'il a trouvé le traître, ajouta-t-il.
À ses mots, mon sang ne fit qu'un tour. Je me précipitai pour fermer la porte qui menait à l'intérieur de mon bureau et l'attrapai par le col.
- Comment ça ? Où ? Et quand ? Surpris par mon geste, Anatolie posa sa main sur mon poing pour que je le lâche, mais je n'étais pas prêt à relâcher ma prise.
- À la frontière entre Omsk et Orekhovo, répondit-il.
- Orekhovo ? Au Kazakhstan ? demandai-je. Il hocha la tête.
- Quand on l'a attrapé, il a dit qu'il avait des informations pour vous, qu'il avait fait exprès de se faire arrêter.
Je le relâchai et pris quelques instants de réflexion. Qu'est-ce qu'il était allé foutre au Kazakhstan ? Et en plus, pour me donner des informations. D'après ce que je savais, je n'avais aucun ennemi là-bas, et c'était une zone plus ou moins surveillée. Ce n'était clairement pas le meilleur endroit pour aller se cacher. J'avais constamment quelques-uns de mes gars qui surveillaient la frontière. J'autorisai Anatolie à retourner à son poste en lui ordonnant de me tenir informé à chaque étape et, plus important encore, de me ramener ce sale petit traître en vie. Ensuite, je retournai à ma place.
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-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]
ActionUne livraison, Un service rendu. Un échange de prisonnier, Une évasion. Ce fut les seules conditions pour qu'elle se retrouve mêlé à une histoire de trafique d'arme. Au cœur du règlement de la Brata, Iris va vite se sentir immergé. Ou pire... et si...