Chapitre 2 : une affaire d'arme

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Iris

Le soleil tapait faiblement dans les vitres du bar. Comme à chaque fin d'après-midi, je me dépêchais d'astiquer l'endroit du mieux que je le pouvais. Si cet endroit était déjà chaotique le jour, la nuit, c'était un tout autre level.

Du haut de son perchoir Ivan Kosovski nous regardait nous activer telles les petites fourmis que nous sommes. Comme toujours ce soir l'endroit serait plein à craquer alors mieux valait tout préparer dès maintenant si on ne voulait pas finir noyé sous le travail.

J'avais commencé depuis quelques heures seulement et mes talons me faisaient déjà souffrir le martyre. Bon dieu plus que six heures et c'était fini. De l'autre côté du bar, Katerina balançait ses hanches au rythme de la musique préparant les bouteilles.

La bonne humeur de cette fille était beaucoup trop contagieuse pour moi. Alors quand mon regard croisa son sourire, je ne pus m'empêcher de la suivre.

Vingt heures. Seulement une heure avait suffi pour remplir l'entièreté du bâtiment. Les murs de la boîte de nuit commençaient déjà à trembler face au son des baffes. Une main sous chaque plateau, je slalomais entre les tables pour servir les différentes commandes. Pencher, je me concentrais pour déposer sur la table les différents articles que je tenais quand une main s'invita sur ma hanche.

 - Alors ma belle, on a un peu de mal ?

Au vu de l'haleine de mon agresseur, il devait déjà avoir bu bien plus que de raison. Comme toujours, je lui offris un petit sourire avant de me retirer et de continuer mon service.

 - Et ba Iris, t'a tiré le gros lot... Me dit ironiquement Kat en voyant la table que je devais servir.

Face à sa réflexion, je levais les yeux au ciel. La boite où je travaillais était branchée et par conséquent de nombreux fils à papa venaient claquer leur héritage ici dès que les premiers sons des baffes commençaient à retentir. La plus grande majorité d'entre eux, si ce n'était pas la totalité, préfère dépenser leur argent dans de l'alcool plutôt que dans leur éducation. Alors les hommes se croyaient tout permis

 - Comme si ça nous surprenait maintenant. Lui répondis-je.

 - Allez plus que sept heures et on peut rentrer chez nous ! Me dit-elle d'une fausse voix enjouée.

Je levais de nouveau les yeux au ciel quand je vis un groupe d'hommes se diriger vers le carré VIP.

Dans mon travail, on remarque très rapidement deux sortes de clients. Ceux qui viennent se prouver une fausse street creed. Et ceux qui en ont vraiment. Cette deuxième catégorie avait très rarement besoin de prouver quoi que ce soit. Il se contentait d'avancer droit au but et d'attendre ce qui leur était dû.

Les tatouages qui dépassent sur leur cou et leur bras ne laissaient aucun doute. C'était des mafieux et Dieu sait comme il faut les fuir comme la peste.

Un regard vers Kat me permit de confirmer mes doutes. La mâchoire serrée, elle se contenta de remplir les verres qui se trouvaient face à elle. Les mafieux n'avaient rien à voir avec les livres. Ils étaient dangereux. Et mieux vaut ne jamais les contrarier, car comme le temps me l'avait prouvé, ils avaient la gâchette très très facile.

Malheureusement, j'étais en charge des VIP. Dans une grande inspiration, j'attrapais mon bloc-notes avant de rejoindre l'étage.

Le son de mes talons claquant contre le sol était avalé par la musique. Tout comme les bruits de mon cœur qui battait. Cela pouvait sembler déraisonnable, mais un homme qui a en horreur le mot non et qui savait que le monde était à ses pieds était tout simplement terrifiant.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant