-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]

Chapitre 5 : Une pochette vide

Iris :

J'étais tous simplement tétanisé. Tout ce que je regrettais était en train de se produire. L'homme face à moi venait de me poser une question et j'ignorais complètement la marche à suivre.

À première vue, il semblait gentil. Du moins, l'air avenant qu'il avait avec moi se voulait moins brusque que ce à quoi je pensais. Seulement sa façon de caresser son arme me rappela très rapidement à la réalité.

Je n'aurais eu aucun remord à dénoncé Igor. Mais cela revenait à avouer que j'avais un lien avec ce monde et pire, que j'aidais Ivan à les trahir. Enfin... Je n'avais aucune idée de qui il était, mais je supposais que c'était l'un des hommes de medved.

 - Qui vous êtes ?

 - Oohhh alors tu sais parler ?

Je le regardais fixement sans savoir quoi répondre à ça.

 - Je... Je ne suis pas au courant de ce qui se passe...

A ces mots, le dénommé Alexeï me regardait en haussant les sourcils d'un air faussement étonné. Je ne devrais pas lui mentir. Je devrais lui dire toute la vérité et rien que la vérité parce que là, je jouais avec ma vie et j'en étais parfaitement consciente.

Seulement idiote comme je suis j'étais encore fortement attaché à l'idée de loyauté. Alors qu'on était à la porte de la mort, la première préoccupation de Katerina a été de me faire sortir du pays et Ivan s'occupait de moi depuis toujours. Je ne pouvais pas les trahir. Alors j'allais mentir.

 - Je ne sais pas d'où provient cet argent... Tout ce que je sais... C'est que j'ai retrouvé mon patron à moitié mort et qu'il m'a demandé de me rendre dans la rue principale avec le sac. Est-ce que c'est vous ? Qui avait attaqué mon patron ?

Évidement que je savais que ce n'était pas eu. Mais ça, il ne devait pas le savoir. Je devais jouer le rôle de celle qui était au courant de rien tout en faisant en sorte de ne jamais mentionner ni Kat ni leur trahison et faire passer Igor pour le grand méchant de l'histoire.

Derrière ses lunettes noires, l'homme me regardait les lèvres pincées. J'ignorais si mon mensonge prenait, mais il fallait que je continue.

 - Et ton patron te demande souvent de te promener avec l'équivalent d'un demi-million de dollars ?

J'avalais difficilement ma salive. Normalement, n'importe qui se serait mis à pleurer, mais pas moi. Parce que je savais qu'il ne fallait jamais montrer ses émotions quand la personne face à nous était instable. Il était calme, mais un pleur pouvait l'exciter.

 - Non monsieur... Mais... j'essayais au mieux de maîtriser ma voix, je ne pleurais pas certes, mais fallait être dingue pour ne pas être terrifié. J'inspirais un grand coup et me forçait à continuer doucement.

 - J'étais... En état de choc... je... je l'ai juste entendu me l'ordonner alors j'ai obéi... Normalement, je suis juste serveuse...

Alexeï me regardait de haut en bas en caressant sa barbe naissante.

 - Pfff ok allez viens on va manger un morceau ma belle.

Il s'approcha de moi avant de me retirer mes menottes. Mes poignées étaient t'acheter de bleu et de violet. Je devais avoir été enlevé depuis plus de quatre ou cinq heures. J'avais perdu toute notion du temps.