Chapitre 41 : La troisième clef

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Igor :


PUTAIN !

Cinq hommes.

Je venais de sacrifier cinq de mes hommes pour risque de trahison. Viktor avait réussi à s'infiltrer dans mes affaires. Par je ne sais quel moyen, il avait réussi à savoir que je détenais la fille et semblait avoir mis tout en œuvre pour la retrouver. Peut-être savait-il... Non, impossible. J'ai fait en sorte qu'il ne soit au courant de rien. Il ne pouvait avoir aucune information sur son origine. Le fait qu'elle soit la fille de Sergueï était une information capitale qu'il fallait absolument passer sous silence, ordre du chef.

Pourtant, Viktor agissait comme s'il savait tout. L'idée qu'il ait reçu une information de l'intérieur ne devait pas être écartée. Rhaaaaa putain !

J'ai avalé une gorgée de Belenkaya et gratté mon début de barbe. Même me raser, je n'avais plus le temps. Il fallait que je trouve ce traître et le plus vite serait le mieux.

Le liquide me brûlait agréablement la gorge. Tout ce qui faisait mal était agréable. J'ai été interrompu par Sasha qui ramenait enfin son cul par ici. J'ai remarqué que l'un de mes gars s'amusait à entrer dans la cellule de ma petite protégée, il fallait que je m'occupe de lui aussi. Enfin bref, comme d'habitude, il revêtait son éternelle condescendance qui avait le don de me foutre en rogne. Putain, ce petit merdeux marchait comme s'il était au-dessus de tout et de tout le monde. Lui aussi était suspect, bien sûr. En fait, toutes les personnes qui n'étaient pas moi devraient être torturées pour savoir qui était notre traître. Mais malheureusement, le chef ne me laisserait pas faire ça, alors j'allais devoir le tester lui aussi. Et pour ça, j'avais préparé un petit plan.

 - On a un gros problème, commençai-je. Je le regardais allumer sa clope tout en m'écoutant. Il faut qu'on décale une partie de la marchandise.

 - Laquelle ? me demanda-t-il en expirant sa première bouffée.

 - Celle de Viktor. L'entrepôt n'est plus sûr, et avec toutes ses descentes dans la ville pour trouver la fille, le risque qu'il la trouve est beaucoup trop élevé.

Il haussa les sourcils avant de reprendre.

 - Ça fait un siècle que je te dis de la foutre dans les cales d'un bateau, Igor. Il faut qu'on la déplace en Chine, les triades seront gourmands sur la taxe mais il n'y aura pas mieux niveau protections. Ils sont trop accès sur le marché des putes et de la contrebande pour s'occuper des armes.

Je mordillais fortement ma lèvre inférieure, il parlait trop et était intelligent. Il m'insupportait. Il avait raison, bien sûr. Mais pour qui se prenait-il ? Évidemment que j'avais pensé à cette solution. Mais s'il était le traître, dévier un bateau pour tout remettre à Viktor serait un jeu d'enfant. Et perdre cette cargaison était un risque que je n'étais pas prêt à prendre. Ma vie ne tenait plus qu'à un fil et celui-ci se résumait à ces armes.

 - Je t'ai déjà dit non, Sasha...

Il haussa les épaules avant de reprendre.

 - Il va pourtant bien falloir que tu la foutes quelque part. Si tu utilises les voies ferrées, le KGB te tombera dessus avant même que tu finisses ta clope, et si tu utilises les voies aériennes, Interpol viendra te montrer en l'air comme ils l'ont fait avec Viktor. Ces petits bâtards sont beaucoup trop renseignés sur nos activités depuis quelque temps.

Ma lèvre était presque en sang alors je la relâchais et me contentais d'apprécier le goût froid et métallique qui en coulait. Évidemment, l'escapade de Viktor nous avait tous foutus dans la merde. Mais vu que ce petit Mudak était de la famille, la bratva se devait de le protéger. Je grattais de nouveau ma barbe.

-Moy Sokrovitch- -Mon trésor- [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant