Erlar || TUA 4

Chapitre 34 : Cinq essaie de se ressaisir

PDV CINQ (toujours) 

Une éternité plus tard, je suis escorté par trois valets avec des perruques poudrées et des manches en dentelle, avec des jabots blancs. On arrive dans une grande salle de bal et toutes les discussions s'arrête dès que la centaine d'invités nous voit. Enfin, me voit. Les valets se sont volatilisés et je reste planté là, seul devant cette foule de jupons, de costumes et de loups. 

Nda : Non, pas les loups les animaux, mais les masques. Je suis folle mais faut pas abuser, non plus.

Je me racle la gorge et avise le champagne, vers lequel je me dirige, dans une table dans un coin. La fête reprend, accompagné de vieux morceaux de violons. Personne ne danse. Pour le moment. Je cherche Abby des yeux, en l'espoir de me sentir moins seul si quelqu'un est dans la même galère que moi, mais je ne la vois pas. Elle n'est certainement pas encore arrivée; et Reginald et sa femme non plus. 

Une main se pose sur mon épaule et je me retourne. C'est un mec blond qui porte un costume blanc de la tête aux pieds. Il doit avoir mon âge. 

- Bonsoir, fait-il avec un grand sourire. 

- Euh, oui, bonsoir, je réponds, assez méfiant. 

Je repose ma coupe de champagne encore pleine en me rappelant de mes hypothèses et ma décision. Ne rien consommer. 

- Tu es Cinq ? C'est bien ça ? 

- Oui. 

Il me tend sa main. 

- Enchanté de faire ta connaissance. On ne parle que de toi et de ton amie. Je suis Peeta Hargreeves.

- Hargreeves ? je répète en lui serrant la main. 

- Oui. Prince héritier de Reginald. En toute modestie bien entendu, ajoute Peeta avec un sourire en se servant du champagne. 

- Ah... D'accord. 

C'est donc... le fils de Reginald ? C'est perturbant de savoir qu'il a un vrai fils. Biologique. 

- A quelle heure commence le bal ? Officiellement ? j'interroge pour changer de sujet et masquer ma perturbation. 

- Dans quelques minutes, mon père et ma mère vont arriver pour l'ouvrir. Il y aura des danses évidemment, auxquelles vous serez obligés de participer puisque vous êtes le clou de l'évènement. Il y aura un discours, des chants, etc. Et enfin un dîner. 

Peeta se tait car un grand silence règne dans la salle. Il regarde derrière moi et je me retourne. Je ne vais quand même pas dire que mon cœur rate un battement mais presque quand je vois Abby entrer dans la salle. J'imaginais qu'elle allait débarquer comme une petite fille turbulente qu'on aurait habillée et maquillée maladroitement pour l'occasion, un truc du genre, mais je me trompais complètement. Je dois admettre qu'elle est vraiment belle avec son immense robe qui scintille à chaque pas, à cause des minuscules étoiles cousues dessus. On l'a bien coiffée et elle porte de longs gants noirs qui montent jusqu'aux coudes. Par contre elle n'a pas l'air du tout contente , car elle a justement du mal à traverser la salle sous les regards des invités. Elle avise la dame la plus proche d'elle et lui demande quelque chose. La femme semble interloquée, sûrement car d'après elle ça ne se fait pas d'aborder les gens comme ça, puis désigne sèchement du doigt le buffet. Le temps que je sorte de ma bulle et réalise que c'est le lieu où on est qu'elle a montré, Abby est déjà devant nous. 

- Je sais que je suis absolument magnifique, mais je vais attraper froid si tu continues à me déshabiller du regard comme ça, Cinq. 

Je secoue la tête et cligne des yeux. 

REPRENDS-TOI, CINQ. 

- Pardon... tu vas bien ? je fais après un silence. 

- J'ai passé l'après-midi à apprendre des conneries, à enfiler cette robe dans laquelle on peut cacher cinq Abby accroupies, à me faire maquiller, à me coiffer, j'ai mal partout et je n'arrive pas à marcher à cause de ces putains de talons de merde, sinon, ça va. Désolée de la vulgarité, mais j'ai dû enchaîner les "volontiers", "ma chère", "quel plaisir de vous revoir !", "vous êtes splendide", "éventuellement" et autres trucs du genre toute la journée alors j'ai besoin de me lâcher. Et tu es ? ajoute-t-elle enfin en fixant Peeta. 

Il embrasse sa main et elle essuie son gant sur la mousseline noire de sa robe, mais elle sourit quand même. 

- Peeta Hargreeves. Ravi de faire ta connaissance. 

- Je ne savais pas que le vieux avait un fils, mais d'accord. 

Peeta se tend en l'entendant parler comme ça. Moi, j'hésite entre rire et pleurer. Apparemment, les cours de bonnes manières qu'elle a eu n'ont pas tellement porté leurs fruits. 

To be continued...