Chapitre 59 : Souvenirs d'enfances à fuir impérativement

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C'est vers 18 heures, bien plus tard, que Cinq, Ben, Peeta et Diego reviennent.

Dès que j'entends des bruits de voix en bas, je saute de mon lit et cours dans le hall d'entrée. La première personne que je vois est Peeta. Je le serre dans mes bras. On ne s'est peut-être échangés qu'une dizaine de phrases depuis le début de nos aventures, mais c'est mon frère, et j'ai eu peur pour lui aussi.

- On a réussi, souffle-t-il, visiblement éreinté et indemne.

- Formidable. Et les autres ?

- En vie. Ben et Diego sont là, Cinq est au bloc opératoire à cause de sa main qui s'est rouverte, mais il ne va pas tarder à revenir.

Je souris contre ses cheveux aussi blonds que les miens.

Ne pouvant plus attendre, j'explique ce que j'ai fait avec Stanley à Powell. Il a d'abord l'air de vouloir me foutre une baffe mais, quand je montre le contenu de mon sac et que je mentionne l'explosion de la réserve d'artilleries, il éclate de rire et me félicite. Stanley est radieux (inutile de préciser aussi qu'il se la pète énormément).

Quand la porte s'ouvre de nouveau et que Cinq arrive, l'air désorienté, je mets de côté notre dispute et cours dans ses bras en produisant un sanglot étranglé. Il manque de basculer en arrière mais garde l'équilibre et me serre contre lui.

- Je suis désolée, je souffle, la tête dans son cou.

- C'est bon. On en parlera après. Tout va bien.

A 20 heures 30, après le dîner, chacun retourne à ses occupations. Luther et Sloane, aussi clichés qu'ils sont, se lisent des romans à l'eau de rose à voix haute dans le salon, Diego et Lila font leurs retrouvailles (ils baisent), Stanley les écoute à la porte, Klaus évoque les souvenirs les plus gênants qu'il a de chacun d'entre nous avec Ben et Peeta. Comme je n'ai pas trop envie de l'écouter des heures parler de la fois où il m'a vue courir à poil dans un couloir, à 6 ans, pour jouer à qui-arrivera-à-la-salle-de-bains-en-premier-pour-se-doucher avec Peeta, puis au jour où, à nos 14 ans, Ben m'avait embrassée (Cinq en sueur) mais que je ne voulais pas que tout le monde sache qu'on était ensemble, sauf qu'il y avait fait allusion lors d'un cours, et j'étais tellement en colère que je lui avais jeté mon livre à la figure, je propose à Cinq qu'on aille se coucher. On ignore les protestations de Klaus qui dit « mais il n'est que 21 heures, les gars ! Sérieusement ? » et on part dans la chambre.

- Tu dors ici ? je demande à Cinq.

- Bien sûr, sourit-il. Mais on doit parler avant.

- Je t'écoute, je réponds, adossée à la porte.

Cinq soupire en passant sa fausse main dans ses cheveux d'ébène.

On lui a mis une prothèse tout à l'heure au bloc opératoire à la place de sa main empalée qui n'était plus valide. Il n'a pas mal, mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable et j'ai l'impression d'avoir une dette envers lui, je déteste ça. Fin de la parenthèse.

- Je suis vraiment désolé à cause de ce que j'ai dit. J'étais en colère, mais je n'aurai pas dû régir comme ça, c'était vraiment con. Je t'aime et je n'ai pas voulu te blesser.

- Tu pensais ce que tu as dit ?

- Non. Vraiment, non. Je ne sais pas pourquoi je t'ai balancé ça à la figure, c'était horrible de ma part. Excuse-moi.

- C'est bon, je te pardonne. Moi aussi, je t'aime, et moi aussi, je suis désolée. De t'avoir dit d'aller te faire foutre, pour tout... ce que j'aurai pu te faire de mal. Je tiens à toi. Je veux pas qu'on perde notre temps à se faire des drames à la After, je n'aurais pas dû me battre avec Bianca, ça servait à rien et c'était nul de m'être emportée comme ça. Et... (je soupire) si on arrête de se disputer, je peux essayer d'arrêter la drogue. Voilà, c'est dit. Et pour finir, sache que j'ai horreur de me mettre hors de moi, et certaines personnes ont le chic pour le faire.

Erlar || TUA 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant