Entendant le téléphone de Cinq sonner, j'entrouvre les yeux et soupire, mécontente d'être réveillée alors que j'étais si bien, dans ses bras. Je balaie l'écran et voit un message de Diego qui s'affiche.
Salut ! Comme on a toujours aucune nouvelle du vieux et de la fin du monde, Powell a décidé d'organiser une réunion pour faire le point à la salle de commandement à midi. On t'y attend avec Abby !
Il est 11 heures. Je repose le portable sur la table de nuit et effleure la joue de Cinq.
- Faut se réveiller...
Il marmonne quelque chose d'intelligible, les sourcils froncés, il frissonne et se glisse un peu plus sous les draps en bazar. Je soupire en souriant et réalise que j'ai mal partout, surtout dans le bas du ventre, quand je me lève. Je grimace, vacille et pars dans la salle de bains. Dès que l'eau chaude se déclenche, je me glisse en-dessous et ferme les yeux, le visage levé en direction du jet pour éviter de mouiller mes cheveux.
Quelle soirée. Il s'est passé beaucoup de choses, des bonnes comme des mauvaises, et la journée était interminable. Il me faudra du temps avant de tout assimiler.
Après m'être lavée, je retourne dans la chambre où Cinq dort toujours et je m'habille avec un jean et un des rares sweats de Cinq, importable d'après lui, car il est beaucoup trop large. Mais moi, je l'adore.
Cinq se réveille quand j'achève de me coiffer. Il passe une main dans ses cheveux, regarde autour de lui et son regard finit par se poser sur moi. Il rougit brièvement mais sourit.
- Salut, princesse. Bien dormi ?
- Pas assez, mais personnellement, je préférais la partie où j'étais réveillée. Et toi ?
- Pareil.
Il se lève, m'embrasse sur la joue et part se doucher en raflant des vêtements à lui au passage. Après l'avoir vu, je ne peux m'empêcher de rougir moi aussi et de sourire comme une idiote, les lèvres pincées. Ce qu'il s'est passé hier avec Cinq était... inoubliable. Oui, en prenant du recul, c'était court, douloureux et assez maladroit, mais l'expérience n'en était pas moins délicieuse.
- Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu souries comme ça ? lance Cinq en revenant habillé.
- Je pensais juste à hier soir, je réponds en triturant mes ongles.
- Ah ? Et ça va ? Comment c'était ? Comment tu te sens ?
Il scrute mon visage et me paraît plus vulnérable que je ne l'aurais cru.
- Je vais bien.
Je serre les cuisses pour atténuer la douleur encore partiellement présente. Cinq s'approche de moi et replace sa mèche sombre sur un côté de son front.
- Est-ce que c'était... est-ce que c'était comme tu l'imaginais ?
- C'était encore mieux.
Et je le pense vraiment.
- C'est vrai ?
Il sourit. J'acquiesce et il se penche vers moi en appuyant son front contre le mien.
- Et pour toi ?
- J'ai adoré. Vraiment.
Le ton de sa voix est si doux et sincère que mon coeur déborde et je l'embrasse sur le nez. Cinq passe un bras autour de ma taille et m'attire contre lui. Je respire l'odeur de ses cheveux, les yeux mi-clos. Je pourrais m'endormir, là, tout de suite. Mais j'ai encore quelque chose à dire.
- J'espère. Ah oui... et je voulais te dire, aussi... je ne sais pas comment te l'expliquer mais bon... voilà. Je t'aime vraiment, très, très fort. Plus que tout au monde. Je tenais à te remercier car, depuis des jours, c'est toi qui... c'est toi qui me fais toujours les choses, mentalement ou physiquement, et ça me fait chaud au coeur. J'aimerais tellement pouvoir te rendre la pareille, pour que ce ne soit pas une relation à sens unique, mais on va probablement bientôt mourir, aujourd'hui ou demain, alors... au moins, je te l'aurai dit. Et je suis désolée pour tout le mal que j'aurais pu te faire. Et ne dis pas que c'est faux, Cinq. Tu sais très bien qu'il y a beaucoup de fois où je t'ai jeté comme une merde. Je ne me pardonnerai jamais. Je suis désolée... je t'aime, sache-le. Tu comptes énormément pour moi. Voilà.
J'enfouis la tête dans son cou, les joues rouges. Cinq répond dans mes cheveux :
- Premièrement, je t'aime aussi. Tu es devenue comme une partie de moi-même tellement tu comptes pour moi. Deuxièmement, on va s'en sortir. J'en suis sûr. Et troisièmement, ne dis pas ça. Tu as fait beaucoup plus pour moi que ce que tu t'imagines. Tu m'as complètement transformée, Abby. Sache-le. Et tu es sûre qu'il n'y a que ça que tu voulais dire ? Tu es bizarre depuis quelques jours.
- Non... non, c'est tout.
J'aimerais tellement répondre "Ah si, tu vois, l'autre jour, quand je me suis réveillée d'un air complètement flippé ? Et bah en fait, j'ai rêvé que l'on allait tous échouer dans notre plan et que j'allais sauver la situation au dernier moment, en mourant. Donc ça veut dire que je sais certainement voir l'avenir, et c'est ça mon pouvoir, car j'ai la certitude que ce truc, ce n'était pas un rêve, mais une vision, et depuis cette nuit-là, je suis confrontée à l'idée de devoir mourir pour tous vous sauver, surtout que je ne sais rien de plus, et ça me fait peur. Voilà, c'est ça que tu voudrais savoir ?"
Mais comme j'ai trop peur de le dire à voix haute, je garde les yeux fermés et, quand Cinq me dit "Mais promets-moi quand même que l'on restera ensemble quand Reginald attaquera. On ne sait pas à quoi s'attendre et je ne veux pas te perdre. OK ?" Je mets de côté le fait que je ne sais jamais tenir les promesses et je réponds "OK."
To be continued...
J'ai ENFIN posté ce chapitre ! Il était temps, sinon j'aurais commencé à dater !
Infiniment désolée du gros retard. Ca n'a jamais été aussi difficile pour moi de prendre le temps d'écrire, et de poster rapidement un chapitre.
Bisous <3

VOUS LISEZ
Erlar || TUA 4
Fiksi PenggemarIls ont perdu leurs pouvoirs mais essayé de commencer une nouvelle vie... normale. Difficile quand on vit dans un univers sous la dictature d'un milliardaire égocentrique. Surtout qu'une menace approche. Et c'est une fille bizarre débarquée de nulle...