Chapitre 46 : Tu me l'as déjà dit

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PDV CINQ

Je sors en trombe de l'immeuble, énervé. Heureusement que j'ai pensé à prendre un manteau, car il neige encore. Qu'est-ce qu'il m'a pris de gueuler comme ça, aussi ?! Ils ont dû m'entendre jusqu'à Bell Row. 

Je reste sous le porche, n'ayant en fait aucune envie d'aller m'aventurer sous les flocons sur les kilomètres me séparant de mon appartement. 

- Cinq ! 

Je me retourne. Abby, sans manteau, descend quatre à quatre les marches et pousse la porte en verre. Elle reprend son souffle, puis dit : 

- Qu'est-ce qu'il se passe ? 

- Rien, je grogne en détournant la tête pour ne pas qu'elle me voie rougir. 

- Ah... en tout cas... merci. De... ne pas m'avoir tuée.

Il y a un silence. Je ne sais pas quoi dire... alors je ne dis rien. 

- Mais tu disais quoi, tout à l'heure ? Sur les sentiments et les conneries comme ça ? 

- Rien, je répète obstinément comme un gamin. 

Abby souffle, l'air franchement exaspérée. 

- Cinq, vraiment, tu es un connard quand tu ne veux jamais rien admettre, des fois. Oui, oui, j'ai entendu ce que tu as dit. Tu parles trop fort, si bien que j'ai tout entendu mot pour mot. Et... (elle déglutit) il s'avère que je t'aime aussi ! dit-elle en partant du porche. 

J'ouvre la bouche. Je la ferme. Je pourrais gober tous les flocons de neige. 

- Tu me l'as déjà dit, je réponds enfin. 

Elle se retourne. 

- Quoi ? 

- Tu me l'as déjà dit, je répète lentement. 

- Que... je t'aimais ? 

- Oui. Alors pourquoi tu le répètes puisque... 

- Ne gâche pas tout et tais-toi deux secondes, m'interrompt-elle en revenant vers moi. 

Pour m'embrasser. 


Repousse-la ! dit mon cerveau. 

Profite ! disent mes hormones. Et mon cœur. Enfin, je ne sais pas. En tout cas, c'est eux que je laisse faire. 


A cause de ces foutus gants, je ne peux pas toucher son visage alors que oui, je le voudrais, mais Abby, légèrement dressée sur le bout de ses Chucks, attrape le mien entre ses mains et nos lèvres restent scellées ensemble jusqu'à ce que nous soyons à bout de souffle. Ça n'a duré même pas cinq secondes... c'était trop court. Elle se détache de moi et recule de quelques pas. 

- Je vais rentrer, souffle-t-elle. J'ai froid. 





To be continued...

Erlar || TUA 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant