Erlar || TUA 4

Chapitre 20 : Excuses

Quand j'ouvre les yeux, je suis toujours dans ce lit blanc et froid qui sent le désinfectant. J'ai mal à la tête, surtout à cause des bruits de voix qui retentissent du couloir. 

- Non, ce n'est pas l'heure des visites, et vous n'êtes pas de sa fa... 

- Mais on s'en fout ! Appelez donc la sécurité si vous voulez ! Mais on y va quand même  ! 

- Ce lieu, ça me rappelle ma désintox, dans notre dimension d'origine... 

- Ta gueule, Klaus.

- Votre dimension de quoi ? 

- Laissez tomber. 

- Non ! Vous n'entrerez pas ! 

- Vous m'obligez à utiliser la manière forte. 

Il y a un bruit sourd et la porte s'ouvre. 

- T'aurais pu y aller plus doucement, Diego ! 

Sept personnes entrent dans la salle. Lila, Diego, Klaus, Cinq, Viktor, Luther, mais aussi un mec aux traits asiatiques qui doit être Ben. Il me regarde bizarrement, les sourcils froncés. Je me redresse sur les coudes, un peu désorientée. 

- On frappe avant d'entrer. 

Lila arrache la perfusion branchée à mon bras. 

- Hé ! j'ajoute en grimaçant de douleur. 

Elle m'aide à me relever. 

- On se casse. 

* * *

Comme vous l'aurez compris, ils m'ont "kidnappée" de l'hôpital et emmenés avec eux dans la voiture de Diego. Je porte toujours une blouse d'hôpital un peu trop courte à mon goût et je dois avoir l'air d'une morte-vivante. 

On s'entasse dans le petit véhicule, Lila au volant, Diego à côté d'elle sur les genoux de Klaus, Luther accroupi dans le coffre, Cinq du côté de la fenêtre de la plage arrière, et moi serrée entre Viktor et Ben. 

- Alors c'est à cause de ce Minimoys que j'ai dû annuler ma conférence ? interroge celui-ci en me désignant. 

Le Minimoys, pas si mini que ça, fait presque sa taille. 

- On a besoin de ton aide, je réponds. Vous lui avez tout expliqué ? 

- Ouais, répond Ben. Je suis désolé, mais je ne suis pas convaincu. 

Je soupire en passant mes mains sur mon visage. On perds du temps. Ce n'est plus possible, on doit agir.

- On doit. Trouver. Une solution. S'il vous plait. 

Ma voix se brise à la fin de ma phrase et Ben doit le remarquer car il soupire en se grattant la tête. 

- D'accord. Admettons que c'est vrai... 

- Ça l'est. 

- Alors on fait quoi ? 

- Le mieux, ce serait de tuer le vieux, fait Cinq. 

Il n'a pas ouvert la bouche depuis l'hôpital. Il ne m'a rien dit. Il arbore toujours la même expression indéchiffrable. 

- Oui, mais même s'il est mort, il aura des gens à son service qui se chargeront de mener à bien son projet à sa place, remarque Viktor.

- Ce qui serait bien, je fais, ce serait de s'infiltrer dans l'endroit où il ouvre les portails et les refermer de x façon. 

Ils approuvent mollement. De toute façon, ce n'est pas trop le moment de parler de ça. 

* * *

Quand on arrive à l'appartement de Lila, je m'apprête à aller dans la salle de bains prendre une douche et démêler mes cheveux emmêlés, mais on m'attrape le bras. C'est Cinq. 

- Hep hep hep, reste ici.

- P...pourquoi ? 

Il soupire. 

- Je voulais te dire que je suis désolé pour avant-hier. 

J'hausse les épaules. 

- C'est ça. 

Mais il me retient et me fixe. 

- Je suis sérieux. Je ne savais pas que... c'était si important pour toi, tout ça. 

- D'accord. 

- J'ai vidé le reste du sachet dans les toilettes. 

Je pince les lèvres. Je savais bien que l'un d'entre eux allait se débarrasser du fentanyl, mais ça m'affecte quand même un peu. Je sens que je vais prendre du temps à m'y faire. 

- Tu étais clean les autres jours ? ajoute Cinq.

- Oui. 

- Pourtant tu avais toujours un comportement chelou. Alors qu'est-ce ça doit être quand tu es stone... 

J'ai un petit rire et il desserre ses doigts qui enroulent fermement mon poignet. Je me dégage doucement. 

- Abby ? 

- Quoi ?  

- On va t'aider pour empêcher Reginald de prendre possession des dimensions. 

Je souris faiblement. 

- Ce n'est pas à vous de m'aider. C'est l'inverse. Mais merci. J'espère qu'on y arrivera. 

Il me rend mon sourire. 

- Moi aussi.

Be continued...

(vous avez vu, je suis bilingue :') )