Chapitre 35 : "Je ne sais pas danser"...

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PDV ABBY

Je porte à mes lèvres une coupe de champagne mais Cinq m'attrape doucement le poignet. 

- Il ne vaut mieux pas. 

- Pourquoi ? je m'étonne. 

Il jette un regard furtif à Peeta. 

- ... Je t'expliquerai plus tard. 

J'hausse les épaules et boit quand même ce que l'on appelle ici l'or liquide. Il serre les dents mais ne dit rien. Certaines personnes viennent nous voir et s'inclinent devant moi comme si j'étais lady Diana, me complimentent sur ma robe, sur le costume de Cinq. Bientôt, la musique s'arrête et Sir Reginald fait une entrée cérémonieuse avec sa femme. Il fait un discours barbant qui parle de nous et je continue de boire mon champagne, complètement à l'ouest. Puis, je réalise que tout le monde nous regarde avec insistance.

- Je crois que vous êtes censés ouvrir le bal, nous glisse Peeta d'un air désolé. 

Ah... Ah, d'accord...

Cinq se racle la gorge et regarde brièvement ses pieds, puis moi. Il lâche, un bras derrière le dos et m'offrant l'autre, avec un sourire crispé : 

- Ma chère amie, voudriez-vous m'accorder cette danse ? 

Je pose ma coupe de champagne et cligne plusieurs fois des yeux comme pour remettre mes idées en place. 

- Euh... oui... volontiers, je réponds enfin.

PDV CINQ

Abby prend mon bras en le serrant dans son gant et, comme je suis bien obligé, je l'entraîne au milieu de la piste. Les musiciens reprennent leurs musique et jouent un morceau, je crois The Second Waltz ou un truc cliché du même genre. Je l'attrape par la taille d'une main et garde l'autre repliée dans mon dos.

- Qu'est-ce qu'on fait ? souffle-t-elle alors que je fais quelques pas, l'entraînant avec moi. 

- A ton avis ? je réponds sur le même ton, tout bas. On danse. 

Elle soupire d'un air désespéré et déglutit. Je la fais tourner en essayant de ne pas marcher sur sa robe, ce qui est presque un exploit. 

- Je ne sais pas danser. 

- Tu as fait quoi alors, tout l'après-midi ? 

- Tout, à part ça. 

C'est à mon tour de soupirer. Abby tourne une deuxième fois, faisant  virevolter sa robe comme un nuage noir scintillant, et on s'écarte, ma main quittant sa taille pour venir prendre la sienne, puis je replie mon bras pour la ramener contre moi. Elle pose une main sur mon épaule, la mienne sous son bras,  et fait quelques pas. Un, deux, trois à droite, quatre, cinq, six à gauche, pirouette, reculer à cause de la robe, reprendre sa main, un, deux, trois... Au fil des minutes et des pas, je me rends compte qu'elle se débrouille vraiment bien, presque mieux que moi. Nos mains se tenant toujours, elle bascule en arrière sur une jambe et je l'attrape par la taille in extremis. Tellement bas que nos nez se touchent et qu'elle est presque couchée en arrière. 

Je me suis demandé si elle avait réellement voulu tomber, ou que je la rattrape pour l'en empêcher, mais j'ai oublié de résoudre la question après quelques pirouettes et des applaudissements enivrants. 

* * *

PDV ABBY

Minuit. Après cinq coupes de champagne, un tiramisu, quatre danses enchaînées avec Cinq, Peeta et un baron, je crois, et encore quelqu'un d'autre, j'ai le tournis et je dois m'assoir sur un banc, ma robe s'éparpillant autour de moi. J'ai rapidement perdu le fil de la soirée. 

J'enlève mes gants et essuie mes mains moites sur le jupon de ma robe, mais ça ne marche pas trop. J'ai chaud et je suis fatiguée. 

- Tu ne restes pas ? Il y a encore le dîner après ! lance Peeta en me voyant partir. 

Je ne réponds pas et me fraye un passage à travers les invités ivres et hilares pour sortir respirer de l'air normal. Je marche à travers les couloirs, sans trop savoir où aller, avec un seul objectif en tête : me coucher. 

Ca fait une trentaine de minutes que je déambule dans un lieu étrange, j'ai l'impression que c'est une partie du château réservé au personnel ou un truc du genre, il n'y a plus de dorures et de marbre partout. Je vois une porte entrouverte et perçois des bribes de voix. Je m'approche, curieuse car tout le monde est censé être au bal. 

- Non... ce n'est qu'un rêve... c'est sûr et certain... vous ne pouvez rien me faire ! 

- Non. Je suis bien réel, que vous le vouliez ou non. 

Cette voix... c'est celle de Reginald, reconnaissable entre mille. 

- Mais... non... je... j'ai entendu une... 

- Votre pouvoir ne pourra rien me faire, ma chère. 

Ces mots sont suivis d'un silence. Puis d'un hurlement déchirant. Je m'apprête à intervenir quand j'entends une voix. 

- Tiens, tiens... 




To be continued...

Erlar || TUA 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant