Chapitre 24 : Les oiseaux ne chanteront plus

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Je fais quelques pas dans le couloir, le cœur battant tellement fort qu'on dirait qu'il résonne entre les murs.

Reprends-toi, Viktor.

Ils sont peut-être partis faire les courses... mais ça n'arrive jamais le lundi. 

Je continue d'angoisser malgré moi. Mon estomac se retourne, le reste de mon ventre se serre, ma gorge est nouée, je frissonne. 

J'ai peur. 

Ils sont peut-être sortis quelque part, mais ils m'auraient prévenus... On se prévient toujours.

 Enfin presque. 

Je ne les ai pas vus depuis une semaine, depuis qu'Abby a débarqué, et que la majeure partie de mon temps a été prise par ma famille. 

- Devie ? 

Ma voix est plus tremblante et tendue que je ne l'imaginais. 

Personne ne répond. 

Silence de mort. Ça devient vraiment angoissant, et je flippe. 

- Maria ? 

J'entre dans la cuisine. J'ai l'impression que ma cage thoracique va exploser. Le lieu est désert. 

Juste une trace rouge par terre. 

Oh, non. 

C'est pas possible.

 C'est du sang. 

Une minuscule trace, mais c'est du sang. 

Et il n'y a pas qu'elle.

Je reprends mon souffle, coupé jusqu'à présent, et suit les gouttes écarlates jusqu'au salon. 

C'est une chance que je n'ai pas encore fait un infarctus. 

Il y en a de plus en plus grosses, de vraies traces, sur la moquette. Comme si quelqu'un s'était traîné par terre. Le doute n'est plus permis. Quelqu'un de mort ou de blessé est ici. 

Je dois réunir toute mes forces pour faire un pas devant l'autre et contourner le canapé. Mes mains tremblent horriblement. 

Quand je vois mes tuteurs inertes sur le canapé ensanglanté, j'hurle. 

Si les merles étaient encore là, sur les fils électriques de la rue, je pense qu'ils se seraient envolés en entendant mon cri déchirant le silence. 

Mais c'est peu probable qu'ils chantent encore, à mon avis.


To be continued...

Erlar || TUA 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant