Je marche rapidement vers... je ne sais pas, en fait, je veux juste me casser d'ici. J'entends la voix de Cinq qui me crie de revenir mais je l'ignore.
On ne m'avait jamais autant foutu la honte de ma vie.
J'ouvre la première porte que je vois et m'engouffre dans une grande salle de douches communes. J'évite mon reflet dans les miroirs qui tapissent les murs, mais c'est impossible de rater celui de Cinq, qui m'a apparemment suivie.
Sur le coup, je suis soulagée car je crois qu'il est là pour me réconforter, mais je réalise ensuite qu'il a l'air très, très en colère.
- C'était quoi, ça ?! crie-t-il directement.
- Hein ?
- Tu viens de te battre avec la fille de la personne qui représente -représentait- notre seul espoir de nous en sortir !
- Quoi ?! Mais c'est elle qui me provoquait !
- Justement ! Pourquoi tu t'es laissée prendre à son jeu ?
Je soupire.
- Bon, c'est pour ça que tu es venu ? Me faire la morale et m'engueuler alors que tu sais très bien que je suis déjà à bout de nerfs ? Cette meuf m'a humiliée devant tout le monde, m'a frappée et, si tu ne savais pas, les coups de poings, ça fait mal. Si tu veux en rajouter une couche et m'achever, c'est l'occasion !
- Justement, je ne vais pas me gêner ! Tu sais ce que je pense ? Que c'est bien gentil de jouer la victime avec tes souvenirs d'enfances, les promesses faites à tes potes et de faire genre "je vais sauver le monde, mais c'est trop dur pour moi", mais pour l'instant, tu n'as clairement rien foutu, à part de la merde !
Je serre les poings et les larmes me montent aux yeux. Cinq réalise qu'il y est allé trop fort et ouvre grand les siens.
- Désolé, ce n'est pas ce que je voulais-
- Va te faire foutre ! je crie en frappant dans un des miroirs.
Il se brise sous le choc et les débris de verre m'entaillent la peau. Ils montrent nos reflets en centaines d'éclats. Je me souviens avoir dit une fois "regarde ! une infinité de Cinq".
Une infinité de problèmes, plutôt.
* * *
PDV CINQ
Je termine de jeter les bouts de verre dans la poubelle quand la porte s'ouvre et Klaus marche vers moi.
- Enfin, tu es là. Je te cherchais partout.
Il s'assoit en tailleur sur le carrelage froid, à côté de moi.
- Abby va mieux ?
- Je ne sais pas. On s'est disputés, elle et moi, et-
- Je sais. Et j'imagine aussi que tu n'as pas été sympa, comme d'habitude ?
- ...
- Cinq, tu n'as toujours pas compris que son état dépendait de toi ? Vous vous disputez, tu finis par l'envoyer bouler, elle pleure et décide d'aller se défoncer.
- Elle n'est pas shootée, là, si ?!
- Il y a eu une effraction à l'étage de médecine et un "dérivé de morphine" a disparu. Qui, à part Abby, serait assez mal pour en voler ? Bref, je continue. Quand vous êtes ensemble et qu'il n'y a pas de vagues, elle a l'air heureuse comme je n'ai jamais vu personne d'autre l'être. Abby est complètement dépendante de toi et, le problème Cinq, c'est qu'il y a toujours des vagues dans une relation. Mais si ça finit comme maintenant à chaque fois, ça va vous détruire. Je sais que tu es amoureux d'Abby -ne proteste pas, je suis gay, pas aveugle-, mais tu n'es pas prêt pour ça. Et elle non plus. Je suis désolé de te l'annoncer comme ça, mais c'est vraiment toxique, ce genre de trucs. Alors... si tu l'aimes vraiment, pour qu'elle reste heureuse, il faut que ça s'arrête.
J'ouvre la bouche pour répondre quelque chose mais Klaus se relève, m'ébouriffe les cheveux comme si j'étais un gamin, me fait un petit sourire triste et repart.
Je ne sais pas pourquoi, mais je suis en colère contre lui.
Sûrement car il a fait éclater la vérité, là, maintenant, tout de suite, alors que je n'avais rien demandé.
Mais je sais que c'est faux. Tout va s'arranger. Normalement. Ca va juste... être compliqué. Comme sortir d'une pièce insonorisée, sans lumière, sans repères. Ca va être long.
Heureusement, après tout ce que j'ai vécu, je n'ai plus peur du noir.
To be continued...
I can't tell you what it really is
I can only tell you what it feels like
And right now, there's a steel knife in my windpipe
I can't breathe, but I still fight while I can fight
As long as the wrong feels right, it's like I'm in flight
High off of love, drunk from my hate
It's like I'm huffing paint, and I love her the more I suffer, I suffocate
And right before I'm about to drown, she resuscitates me
She fuckin' hates me, and I love it
(Je ne peux pas vous dire ce que c'est vraiment
Je peux seulement vous dire ce que je ressens
Et en ce moment, il y a un couteau en acier dans ma trachée.
Je ne peux pas respirer, mais je me bats quand même tant que je peux me battre
Tant que le mal me semble bien, c'est comme si j'étais en train de voler
Ébranlé par l'amour, ivre de ma haine
C'est comme si je bouffais de la peinture, et je l'aime plus je souffre, plus j'étouffe
Et juste avant que je sois sur le point de me noyer, elle me réanime
Elle me déteste, et j'adore ça)
C'est très joyeux, tout ça 😂
Bonnes vacances <33 (pour ceux qui le sont)
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Erlar || TUA 4
FanfictionIls ont perdu leurs pouvoirs mais essayé de commencer une nouvelle vie... normale. Difficile quand on vit dans un univers sous la dictature d'un milliardaire égocentrique. Surtout qu'une menace approche. Et c'est une fille bizarre débarquée de nulle...