Erlar || TUA 4

Chapitre 51 : Bain de minuit à 18 heures

Je découvre avec plaisir que, derrière la maison, sur la terrasse, il y a un grand jacuzzi. L'eau est turquoise et des volutes de vapeur s'en échappent pour se fondre dans l'air glacial. Elle a l'air chaude et c'est trop tentant d'y aller, mais je n'ai pas de maillot de bain alors je reste sur le bord, assise sur un des transats, mon manteau serrée autour de moi. 

- Tu ne vas pas avoir moins froid en fixant l'eau, tu sais. Si tu veux te réchauffer, il faut aller dedans. 

Je me retourne et regarde Cinq refermer la porte derrière lui pour venir près de moi. Les lumières crues du jacuzzi de reflètent sur ses traits anguleux. 

- Je sais. Mais je n'ai pas envie de me baigner. Il fait trop froid. 

- Justement, ça souligne ce que j'ai dit, répond-il en délaçant ses chaussures.

Je lève les yeux au ciel et ne peux m'empêcher de le regarder enlever son tee-shirt et son jean noirs. 

- Sérieusement ? Tu vas te baigner ? 

- Non, je vais rester là en caleçon à me les geler pour que tu puisses me reluquer à ta guise. 

J'ai juste le temps que distinguer ses minces abdos avant que Cinq ne me tourne le dos pour rentrer dans le bassin. Il fait quelques pas puis plonge d'un seul coup, pour réapparaître quelques secondes plus tard. Ses cheveux humides semblent encore plus foncés que d'habitude. 

- Tu es sûre que tu ne viens pas ? 

- Non. En plus, j'ai pas de maillot de bain, je réponds en jouant avec la fermeture de mon manteau.

- Tu as un soutien-gorge et une culotte, au moins ? 

- Encore heureux. 

- Eh bien, dis-toi que c'est pareil qu'un maillot deux pièces.

Je ris. 

- Jamais de la vie. 

- Alors, prends mon tee-shirt, propose-t-il en désignant ses habits du menton. Il est assez long pour que tu te baignes avec. 

Je me mordille l'intérieur de la joue en regardant ses vêtements, Cinq, puis l'eau. 

- Mmh. C'est d'accord. Tourne-toi, sale pervers. 

J'enlève rapidement mon manteau, mes vêtements, et attrape son tee-shirt pour l'enfiler. Je sens au passage l'odeur d'eau de Cologne et de... lui. Ca sent bon. 

- C'est bon. 

Cinq se retourne et me regarde de haut en bas en se mordant la lèvre. Puis il détourne le regard et, les joues rouges, dit :

- Alors viens dans l'eau. 

Je m'assois sur le bord et savoure la sensation brûlante de l'eau qui réchauffe instantanément mes jambes. Sans prévenir, Cinq pose ses mains sur ma taille et me soulève pour ensuite me reposer dans l'eau. Le tee-shirt gonfle et se soulève mais je le tire vers le bas. 

- Voilà... 

Il me sourit et je lui rends son sourire. 

Je marche jusqu'au milieu du bassin géométrique, à l'endroit le plus profond, et me laisse flotter sur le dos. Je ferme les yeux, fascinée du contraste créé par la froideur sur mon visage et ma poitrine, et la chaleur de l'eau sur le reste de mon corps. Je rouvre les yeux et me remets à la verticale, le tee-shirt de Cinq se mouvant dans l'eau. Je profite du fait que Cinq ne me regarde pas pour l'enlever, car il m'alourdit et il n'est vraiment pas pratique. 

Il appuie sur le cadran de boutons et des jets d'eau s'activent. Je pousse un petit cri de surprise et sursaute en les sentant m'assaillir et il rigole.

- Je peux te poser une question ? je demande sans réfléchir, nageant la brasse vers lui.

- Si tu veux, répond-il. 

- Quelle est la personne que tu aimes le plus au monde ? 

Cinq hausse les sourcils. 

- Moi, évidemment, dit-il enfin avec un sourire qui fait ressortir ses fossettes. 

- Jamais vu quelqu'un d'aussi narcissique que toi. 

- Non, plus sérieusement, c'est-

- LET'S GOOO ! 

Klaus fait une bombe dans l'eau. Tout habillé. Je crie en riant quand il nous éclabousse et essaie de nous faire tomber. Mes jambes s'enroulent autour de la taille de Cinq et mes bras se cramponnent à ses épaules. Puis, je prends conscience de notre position et je rougis, mais il m'empêche de m'enlever et resserre l'étreinte de mes jambes. 

- C'est trop cool, votre idée de prendre un bain de minuit ! 

- Il est 18 heures, Klaus. 

- Justement ! 

Cinq hausse les sourcils en me regardant, l'air de dire "vaut mieux laisser tomber." et je ris.

To be continued...