Erlar || TUA 4

Chapitre 58 : Abby venge ses potes

Chanson : You Spin Me Round (ça bug j'arrive pas à la mettre en média rip)

Je remets mon sac sur mes épaules et pars en courant dans la direction opposée de mon petit coéquipier. Bientôt, jentends des crissements de pneus et « il est par là ! ». Je ne marrête que pour taguer un A sur une vitrine, puis « Je te passe le bonjour, Reggie » sur une autre avec ma seconde bombe. Bientôt, japerçois une camionnette flanquée du sceau de Bell Row (une cloche dans un croissant de lune, me demandez pas pourquoi) garée sur une place. Je me cache derrière un mur et prend quelques secondes pour reprendre mon souffle. Je regarde discrètement ce quil se passe. Apparemment, il ny a quun seul garde, adossé à lune des portières coulissantes. Il fume une cigarette et doit sûrement monter la garde. Pas très efficacement, car jarrive à grimper dans le véhicule par la portière ouverte sans quil ne me remarque. Je maccroupis derrière une des caisses darmement. Jélaborerai une meilleure cachette plus tard, sur le chemin, quand il conduira.

Je sursaute quand son talkie-walkie grésille.

- Ouais ?

- Cest toi, Mayfield ?

- Qui est-ce que tu veux que ce soit dautre ?

- On na pas trouvé le gosse, il sest volatilisé. On nous attend au palais, ya du grabuge là-bas, à ce quil paraît. Vas-y déjà, on te rejoint. Passe par lentrepôt avant.

- OK.

Mayfield, donc, monte à la place du conducteur et la camionnette vrombit avant de partir en trombe. Je me dépêche douvrir à tâtons une des caisses, de cacher les mitraillettes qui étaient à lintérieur sous une bâche et de me recroqueviller à lintérieur, puis de rabattre le couvercle de bois sur moi.

Je nai même pas le temps de penser que je vais certainement mourir que le garde gare la camionnette et quil ouvre les portières. Par les fentes de la caisse, je le vois en décharger quelques-unes pour les déposer devant les portes closes métalliques dun grand entrepôt. Jai bien fait de prendre plusieurs bâtons de dynamite, car il men faudra plus quun seul pour le réduire en cendres. Je retiens mon souffle quand je sens Mayfield prendre la caisse dans laquelle je suis cachée. Il marmonne « ça pèse trois tonnes, ce truc » et je me retiens de gueuler « mes 57 kilos temmerdent ». Il la pose brutalement par terre, sort celles restantes et remonte dans la camionnette. Je me rappelle de justesse quil faut que je le tue.

Je jaillis de la caisse comme un diable hors de sa boîte, charge mon revolver et me précipite vers lui.

Pour les tuteurs de Viktor, pour Lyra, pour Robby, pour Jane, pour Will, pour tout le monde, je me répète à toute vitesse pour éviter de ciller au dernier moment.

Avant quil nait pû réagir, jabats le garde avec un sang-froid qui métonne moi-même. Je jette mon arme par terre, dégoûtée de ce que je viens de faire, et traîne le feu Mayfield hors de la camionnette. Je fouille dans son uniforme et je trouve une carte pour ouvrir les portes de lentrepôt, les clés du véhicule et son talkie-walkie, que je piétine. Je fourre les clés dans une des poches de mon cargo et cours ouvrir le hangar. Les portes coulissent silencieusement. Je rafle quelques armes pas trop lourdes que jentasse dans mon sac, qui pèse maintenant une tonne. Je positionne des bâtons de dynamite à chaque coin du bâtiment, ne sachant pas trop doser, les règle pour les faire exploser à distance et me dépêche de me ruer dans la camionnette et de la démarrer après avoir déclenché la manette.

Je nai même pas roulé sur dix mètres quune énorme explosion fait trembler le sol. Jécrase laccélérateur. La peur me donne des ailes et jen oublie le fait que je ne sais pas conduire. Je manque de mécraser contre plusieurs panneaux mais jarrive quand même à acquérir une bonne méthode.

Mon cur bat la chamade et je réalise que je souris. Si après ça, on me reproche dêtre inutile, cest le monde à lenvers.

Jarrive enfin à lendroit du passage secret et gare laborieusement la camionnette. Je sors, prends mon sac à dos, et me précipite vers la trappe.

* * *

Cest indemne que je reviens aux toilettes du bunker. Je me traîne jusquà la maison des Estrada (cest comme ça que tout le monde lappelle, maintenant). Il est sept heures du matin. Lopération ma pris moins de temps que prévu, mais nen na pas été moins utile. Satisfaite, je monte mon sac à létage et meffondre sur mon lit. Par flemme daller parler à Powell maintenant, je décide de dormir un peu avant larrivée des mecs. Jai hâte de voir la tête de Cinq quand je lui expliquerai tout.

To be continued...

All I know is that to me

You look like you're lots of fun

Open up your loving arms

Watch out, here I come