Chapitre 7 : Vanya

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PDV VIKTOR

Abby part de la pièce sans un regard. Personne ne parle. Je suis moi-même trop étonné pour ouvrir la bouche. Je ne m'attendais pas à ça. Klaus brise le silence. 

- Alors ? Qu'est-ce que l'on fait ? Moi, je la trouve sympa, cette Abby. 

- Ce n'est pas une question de sympathie ou non, répond Cinq. Ce qu'elle raconte est complètement fou. Deux personnes faisant partie des 43 enfants au même orphelinat, qui savent où on est ? Amis avec cette fille auto-proclamée génie, qui aurait voyagé d'une autre dimension ? N'importe quoi. 

Des pleurs retentissent et Lila se lève d'un bond. 

- Je vais nourrir Vanya. 

Puis elle part. 

- Vanya ? je répète. 

Diego me regarde. 

- Euh...oui. On a tenu à appeler notre fille comme ça. Lila a pensé que ça te ferait plaisir, même si je trouve ça un peu déplacé... 

J'esquisse un sourire. 

- Non. Au contraire, je suis heureux que votre fille porte mon... ancien prénom. 

- Il y a aussi Elliot, fait-il. 

- Pour... 

- Elliot Gussman, oui. 

- C'est une bonne idée, sourit Cinq. 

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu sourire. Que je ne l'ai pas vu tout court, en fait. 

- Alors vous avez eu des jumeaux ? demande Luther. 

- Oui. Ils ont deux ans chacun.

- Bravo, mec. Tu es fertile, fait Klaus. 

Diego rit.

- Même si ce n'est pas mon genre de dire ça... dit Cinq, c'est bon de vous revoir. Ca faisait longtemps. Même si Allison n'est pas là. 

- J'espère que nous retrouverons ce bon vieux Ben, fait Klaus. 

- Et Sloane, ajoute Luther. 

- Oui. Tout le monde. 

PDV ABBY

Je marche dans la rue en respirant l'odeur de la pluie, qui s'est arrêtée il y a quelques heures. 

- Hé, toi ! je lance à un mec sur un vélo. 

- Euh... 

Il m'ignore, apeuré, et continue de rouler. J'avais oublié qu'ils sont tous coincés, dans cette dimension. Ils n'ont pas les couilles de parler librement, de s'habiller librement, d'agir librement, sous menace de se faire tabasser par l'armée de ce vieux schnock de Reggie. Quand est-ce qu'ils comprendront que c'est du bluff ?

- Je t'ai parlé ! 

Je cours jusqu'à lui et le fait tomber de son vélo.

- Merci. Je te revaudrai ça si je te revois un jour. Tu comprends, j'aime pas trop marcher. 

Je grimpe sur le vélo et pédale dans les rues de cette étrange ville. Je crois qu'elle s'appelle Erlar. Pourquoi ce nom de merde ? Eh bien, je n'en ai aucune idée. 

Je pose le vélo contre un mur, faute de chaîne ou autre, et j'entre dans la supérette. Je vais vers le rayon pharmacie et prend une boîte de paracétamol, que je glisse sous mon pull. Je sors sans un mot, affichant un grand sourire au cassier qui s'en fout complètement. Il n'y a même pas d'alarme. C'est certainement car les gens ont tellement peur des infractions qu'ils n'en commettent jamais, alors pas besoin de vérifications. 

Pff. Ils ne doivent pas s'amuser beaucoup.

Erlar || TUA 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant