Chapitre 13 - Professeur

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- Tu t'es vraiment trimballé en cours avec ta guitare ?

- Oui. Répondit-il en rigolant, ajustant la bandoulière de son étui à guitare.

- Je veux entendre ce qu'on dit tes étudiants. Demanda-t-il en s'accoudant à son comptoir.

- Ils n'ont rien dit du tout, elle était très bien rangée, ils ne s'en sont pas aperçus.

- Cette génération est loin d'égaler la notre... Soupira Sirius dramatiquement alors que Remus se tournait vers son étagère de succulentes.

Ce matin, quand il avait reçu un texto de Remus lui disant "n'oublie pas ta guitare", il avait paniqué. Se rendant compte qu'il l'avait pris au sérieux.

Sirius avait pensé que cette idée, jetée comme ça rapidement, allait être aussi vite oubliée. Parce que les seules fois où il proposait un engagement quel qu'il soit, les gens ne le tenaient pas. Confortant son idée que l'engagement n'était définitivement pas fait pour lui.

Alors, quand Remus avait refermé la portière de sa voiture ce soir-là, il s'était mis en tête d'apprendre ce morceau par lui-même, se garantissant ainsi de ne pas être déçu. Il avait pratiqué la partition. Maintes et maintes fois, car, finalement, on était toujours mieux servi que par soi-même.

Et le voilà, là, dans sa boutique, une guitare sous le bras.

- Tu sais que t'es pas obligé d'acheter quelque chose à chaque fois que tu fou un pied ici, hein ?

Remus se tourna vers lui, sourire accroché aux lèvres, un petit Portulacaria au creux de sa main.

- Ça me fait plaisir. Répondit-il en déposant la plante sur le comptoir.

- On va où ? Jouer. Questionna Sirius en croisant ses bras sur le comptoir, jouant avec les feuilles de la plante, en même temps qu'il faisait rouler la boule de son piercing sur son palais.

- Dans un pub, à 10 minutes. Ils ont des salles insonorisées exprès pour. J'ai déjà réservé.

Sirius coinça son piercing entre ses incisives le temps d'analyser ce que venait de dire Remus. Si une bulle au-dessus de sa tête apparaissait, il y serait certainement écrit "error 404.exe please turn of your computer". Il se perdit dans ses yeux quelques secondes et referma la bouche en ayant la sombre impression d'avoir eu l'air complètement stupide. L'idée de lui demander quand est-ce qu'il avait réservé lui effleura l'esprit, mais il se retint de poser la question.

- Laisse-le ici. On repassera le récupérer avant de rentrer, tu vas pas te le trimbaler là-bas, et il va pas supporter d'être dans un sac. Ces plantes sont dramatiques.

Remus acquiesça en lui déposant la monnaie sur le comptoir.

- Tu me laisses cinq minutes ? Faut que je compte ce bordel avant de partir. Reg' est pas là ce soir.

- Pas de problème ! Tu veux que je rentre les fleurs de dehors ?

- Certainement pas, Remus. Je m'en occupe.

Il lui demanda comment sa journée s'était déroulée. Si ses clients favoris étaient venus et si la "connasse blonde" était passée. L'univers soit loué, elle n'avait pas fichu un pied ici depuis la dernière fois où elle avait voulu un bouquet qu'elle aurait pu offrir au roi Charles. Remus approuva qu'elle avait l'air "extrêmement désagréable". Ce que Sirius traduit par : "elle est super chiante, ouais".

Il lui posa des questions sur certains bouquets, lui demanda comment Regulus allait. Et s'il avait vu James dans la semaine. Si la journée du lendemain de soirée chez Fabian n'avait pas été trop dure.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant