Chapitre 7 - Allié

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- Quelle genre de musique je dois faire écouter à des cactus ?

Sirius se crispa à l'attente de la voix. Il avait presque oublié à quel point elle pouvait l'iriter.

Cependant, la question lui sembla, bien que très farfelue, intéressante. C'était le genre de question à laquelle Regulus, James et lui pouvaient passer des heures à argumenter.

- T'entends quoi, par là ? Demanda-t-il en s'adossant contre son comptoir.

La jeune femme ne daigna pas lui lancer un regard et s'aventura dans la boutique, comme s'il s'agissait là d'un terrain conquis.

Elle attrapa un petit cactus et un bouquet de fleurs séchées avant de les déposer juste à côté de Sirius, le poussant presque.

Ciel, qu'est-ce que cette cliente pouvait bien lui sortir par les yeux.

- J'entends que j'ai bientôt une armée de cactus chez moi, que j'ai envie que cette armée reste en vie aussi longtemps que possible, et que j'ai entendu dire que les plantes aimaient la musique. Alors, en tant que fleuriste, je suppose que tu dois savoir quel genre de musique je dois faire écouter à mes cactus pour qu'ils restent forts et vaillants.

Sirius retint un soupir. De la même manière qu'il se retenait de lui dire qu'il souhaitait qu'elle s'étouffe avec un gramophone ancien. Il alla se planter derrière sa caisse enregistreuse et réfléchit un instant.

- De la country.

- Et pourquoi pas du rock ?

Et voilà qu'en plus elle s'opposait...

Typique des personnes chiantes à crever voulant toujours avoir le dernier mot.

Sauf qu'à ce jeu là, il était le plus fort. Parce-que lui aussi voulait souvent avoir le dernier mot.

- Parce-que le rock est réservé aux Porteas.

- Et le métal ?

- Aux anthuriums.

- Pourquoi ?

Bordel, qu'elle était insupportable.

- Parce-que je suis fleuriste et que je l'ai décidé. Lança-t-il en lui rendant sa monnaie.

- Les germinis ?

- Du classique.

- Pas de l'opéra ?

Pour une obscure raison, sa remarque ne lui semblait pas à côté de la plaque.

-Non, c'est plutôt la came des amarylis.

Elle haussa les épaules, le toisa un moment et se retourna pour sortir de la boutique, sans un mot. Il était persuadé qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'était des amarylis et il était bien plus qu'heureux de lui avoir cloué le bec.

Bien fait.

- C'était quoi, ça ? Demanda la voix rieuse de James dans son dos.

Il était accoudé contre la porte menant à l'arrière boutique, une tasse de thé à la main.

- C'est la casse-couilles qui vient depuis quelques semaines. Elle pose toujours des questions à la con, son passe temps favoris doit être d'emmerder tous les commerçants du coin.

- Je suis surpris que tu ne lui ai pas envoyé de bouquet à la tronche.

- Ça ne saurait tarder, si elle continue.

Lily entra dans la boutique, de gros sacs entre ses mains et un sourire resplendissant accroché à ses lèvres.

- Les amours, c'est l'heure ! Harry est chez mes parents, ces sacs sont remplis de bonnes choses à grignoter, notre série nous attend !

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant