Chapitre 48 - James

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Ils avaient fermé Black Peonies quelques jours.

Enfin... James avait insisté pour qu'ils ferment Black Peonies quelques jours.

Sirius et Regulus, eux, ne trouvaient pas que prendre du temps pour eux pouvait être important. Pourtant, leurs mines tristes prouvaient bien le contraire. Mais ça, les deux frères ne semblaient pas le remarquer. Peut-être parce qu'inconsciemment, ils s'en voulaient de ressentir de la tristesse, peut-être parce qu'ils ne se sentaient pas légitimes d'être à ce point affectés par le décès d'Orion.

Pour James, c'étaient des conneries. Ils avaient le droit d'être tristes ou en colère. Ou même les deux à la fois.

Mais les frères Black étaient têtus. Plus que James. Et face à eux deux réunis, James ne faisaient jamais le poids.

Ils avaient fermé une semaine. Une petite semaine pendant laquelle ils s'étaient tous retrouvés chez eux. Le temps était plutôt clément et ils avaient passé la majeure partie de la semaine dans le jardin. Passant de la balançoire, à la piscine, aux transat'. James avait fait en sorte de garder leurs esprits occupés pendant toute cette semaine. Et pour cela, quoi de mieux que de prévoir des vacances ?

Aucun d'eux n'était d'accord sur la destination, ils avaient fini par la jouer au chifoumi.

Lily l'avait emporté. Les garçons avaient râlé.

Puis ils avaient repris le chemin du travail.

James adorait cette boutique et les gens qui y entraient. Ils avaient tous des histoires passionnantes à raconter, et il aurait pu écouter les clients parler toute la journée.

Le plus fort pour leur soutirer des histoires étaient bien Sirius. Derrière ses allures « je m'en foutiste » il était-peut être bien le plus intéressé. C'était celui qui savait quel client voulait quoi et surtout pourquoi.

Il avait toujours un mot pour chacun qui faisait mouche et qui les faisait sourire.

James adorait quand des clientes venaient lui raconter les aventures de grossesses de leurs petits enfants et lui demandait des recommandations sur des cliniques. Sirius adorait parler de son ancien travail et partager ses expériences. James aimait aussi quand des clientes âgées entraient dans la boutique pour lui reporter les derniers potins de Covent Garden. Sirius les écoutait toujours avec intérêt.

Il y avait cet homme, qui venait tous les mardis sois récupérer un bouquet que Sirius préparait en avance, juste pour lui. Un mardi, il avait oublié. Et quand il avait vu M. Fitzgerald entrer dans la boutique, il s'était décomposé. Il n'avait pas prévu de bouquet spécial ce jour-là. Le vieux monsieur l'avait rassuré, lui disant qu'il n'avait pas besoin d'un bouquet extravagant. Il en avait pioché un au hasard alors que Sirius s'excusait encore.

Ce monsieur lui avait ensuite déposé la main sur le bras et lui avait dit « il y a des moments où c'est important de penser à soi, et non aux autres », puis il était parti, prenant le temps de saluer James au passage.

C'était fascinant, pour James, de voir Sirius et Regulus travailler ensemble et la façon dont leurs différences se complétaient. Ils n'avaient pas besoin de discuter pour savoir ce que l'autre était en train de faire.

Un jour, Regulus était arrivé en retard. Il n'était jamais en retard, il était toujours là à l'heure précise.

Il s'était saisi du café que Sirius avait apporté, et s'était enfermé dans l'arrière boutique.

Il en était ressorti des bouquets dans ses bras, les doigts abîmés et piqués par des épines.

Sirius avait regardé les bouquets, puis avait simplement dit « rentre chez toi, Reggie ». Regulus n'avait pas répondu et avait installé les bouquets sur les étagères avant de repartir dans l'arrière-boutique. Le bruit du verre qui s'explose sur le sol avait retentit, Sirius s'était précipité vers la porte et avait répété « rentre ». Regulus l'avait ignoré, s'agenouillant pour ramasser les bris de verre. Sirius avait soupiré et était venu l'aider, alors que James leur apportait un sac poubelle. Quand il était revenu dans la pièce, Sirius tenait Regulus entre ses bras, et le regard qu'il lança à James était rempli de tristesse. Regulus avait fini par rentrer chez lui.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant