Chapitre 30 - Mama Mia

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Il poussa la porte et déposa les sacs à ses pieds quand il vit la silhouette d'Isaac approcher.

Le jeune homme se stoppa dans l'entrée et croisa ses bras contre son torse.

—Tu es venu me dire à quel point je gère mon association comme de la merde ?

Sirius mordit la barre de son piercing, se forçant à se répéter qu'il n'était pas venu pour ça. Qu'il était venu en paix et qu'il ne rentrerait pas dans son jeu. Même s'il rêvait de lui balancer des saloperies à la tronche, aujourd'hui, il avait décidé qu'il serait le plus mature des deux.

—Non. J'suis pas sûr d'être de bons conseils pour ça. Par contre, j't'apporte du bon matos. Des garrots, seringues, aiguilles, désinfectants...Tout un beau bordel pour toxico.

Le regard d'Isaac lui fit savoir que ce n'était pas quelque chose qui le faisait rire. Et la pensée que ce type était un rabat-joie surgit dans l'esprit de Sirius.

—Écoutes, je suis désolé si je t'ai fait entendre que je pensais que tu gérais tout ça comme de la merde. C'est pas le cas, et j'le pense pas. J'aurais adoré avoir un endroit comme ça, à leurs âges, d'avoir quelqu'un à qui parler, d'avoir un endroit où je me serai senti en sécurité. Et un endroit plus propre que ce que j'ai connu où j'aurais pu me piquer. Tout ça, gesticula-t-il vers les sacs, ça vient de la clinique dans laquelle je travaillais. Ils s'en débarrassent. Si tu les récupères pas, ça finit à la poubelle et ça sera utilisé à mauvais escient. Alors... à toi de voir.

Isaac soupira et s'avança finalement vers Sirius, lançant un regard à l'intérieur des sacs.

—Ça fait beaucoup...

—Si on veut. Répondit Sirius en haussant les épaules.

Isaac porta finalement ses yeux vers Sirius.

—Je suis désolé, moi aussi. J'ai pas été cool avec toi. Tu as voulu nous aider et j'ai été sur la défensive. Je ne sais pas comment te remercier pour tout ça...

—Juste prend les. Et fait en sorte qu'ils fassent pas ça tout seul. C'est tout.

Isaac tendit sa main vers lui et Sirius la serra. Sincèrement. Même s'il détestait ça.

—Merci. Dit Isaac quand Sirius eut lâché sa main.

—Ah, et ça aussi, c'est pour vous.

Il sortit une enveloppe de sa poche qu'il lui tendit, puis il s'attacha les cheveux en scrutant le visage d'Isaac, prêt à se satisfaire de son expression.

—C'est quoi ça ? Demanda-t-il lentement.

—Le contact d'un psy qui m'a sorti de la merde, celui d'une addictologue, d'un art thérapeute... Bref, de gens calés qui peuvent te filer un coup de main si tu leur demandes. Ils ont l'habitude de bosser avec des asso. Ah. Et un chèque, aussi. J'suis une personne friquée, comme tu as dit. Alors, autant que ça serve.

—Je ne peux pas accepter ça, Sirius.

—C'est pas pour toi. Répondit-il en inclinant la tête vers le fond de la salle, un sourire au bord des lèvres. J'en ai pas besoin de cette thune. Elle dort sur un compte. Autant qu'elle serve à quelque chose d'utile.

*

—Je suis tellement heureuse !! S'exclama Lily en sautillant et serrant plus fort le bras de Sirius.

Devant eux, l'enseigne Mama Mia se distinguait sur la façade du théâtre. Les yeux de Lily brillaient davantage que tous les lampadaires de Londres.

Lui offrir comme cadeau d'anniversaire ces places pour la pièce avait définitivement été la meilleure idée qu'il avait eue depuis un long moment.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant