Tenderness

Chapitre 16 - Noël

- On aurait dû fermer aujourd'hui. Lança Regulus en tendant un sandwich à Sirius qui le déballa en même temps qu'il réapprovisionnait l'étagère de couronnes de fleurs.

Il croqua dans la baguette et poussa un soupir de satisfaction. Il crevait de faim.

Il se tourna vers son frère qui s'était laissé tomber sur la chaise roulante et avait déposé son front contre le comptoir en marmonnant.

- On s'est fait dégommer. Acquiesça Sirius, la bouche pleine.

- Et la journée n'est pas finie. Répondit Regulus en se redressant et en déballant son propre sandwich. Je sais même pas comment on va trouver la force de survivre à ce week-end de Noël.

- Comme tous les ans, frérot : après une vingtaine de minutes, Ephy et Fleamont nous auront fait oublier qu'on est fatigués. Le champagne aussi. Rigola-t-il en s'asseyant sur le comptoir, face à Regulus en espérant que personne ne rentre dans la boutique pour qu'ils puissent manger et s'asseoir cinq minutes en paix. Mary passera ?

- Je ne crois pas. Mais je la vois pour le Boxing Day. Normalement.

Il esquissa un sourire.

- Vous faites quoi ?

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire, Sirius ?

- J'suis curieux, c'est tout. Et je m'intéresse à la vie de mon frère. Tu te souviens qu'elle aime patiner ?

- Elle s'est pétée la cheville, en patinant, Sirius.

- Ouais. C'est pas pour autant qu'elle aime plus ça. Elle a été à la patinoire d'Hyde Park avec Lily il y a quelques jours. Arrête de penser que quoi que tu fasses, tu risques de la briser, c'est pas le cas.

Dans son dos, le carillon de la porte d'entrée tinta et Sirius sauta du comptoir en grognant. Prenant une autre bouchée de son sandwich. Regulus, lui, était ravi de pouvoir esquiver la conversation.

- Bonjour. Baragouina-t-il à la femme aux cheveux vénitien qui venait d'entrer et qui regardait ses couronnes de fleurs.

Elle se retourna vers lui et lui sourit si chaleureusement que Sirius eut l'impression de se retrouver dans le plus tendre des câlins.

- Bonjour ! Vous avez là une bien belle boutique. J'en avais entendu du bien, mais n'avais jamais eu le temps de venir la voir de mes yeux.

Il détailla un moment son visage, et il eut l'impression que ses neurones se connectèrent d'un coup. La ressemblance était saisissante : les mêmes yeux chaleureux et un sourire à faire fondre un iceberg....

- Vous êtes la mère de Remus ! Je suis votre plus grand fan. Ajouta-t-il alors qu'elle rigolait en ajustant son écharpe.

- Votre dernier bouquet était à tomber.

- Le violet ? J'y ai mis tout mon cœur. Vous recherchez un bouquet de dernière minute ?

- Non, mais un centre de table ou quelque chose comme ça, pour décorer. Je n'ai pas eu le temps de le faire moi-même cette année.

- Il en reste derrière, j'arrive. Lança Regulus de derrière le comptoir.

- C'est chez vous, la grande réception ?